RDC : Mary Robinson juge l’engagement militaire « nécessaire » pour protéger les civils

(De G.à.D) Mary Robinson, envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU dans les Grands Lacs en discussion avec le commandant de la force de la Monusco, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz et le chef de la Monusco, Martin Kobler dans l’avion qui les mène à Goma (Lundi 2 septembre 2013)

« Il faut quelque fois avoir un engagement militaire. C’est nécessaire pour protéger les gens », a déclaré lundi 2 septembre dans la soirée à Goma Mary Robinson, l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU dans la sous-région des Grands Lacs. A son arrivée lundi à Goma, elle avait déclaré :  ”On a déjà essayé avec une réponse militaire qui a réussi. Maintenant, il y a aussi une fenêtre pour une réponse politique ”. Une prise de position mal accueillie par une partie de l’opinion congolaise qui souhaite que les FARDC appuyées par la brigade d’intervention de la Monusco mettent fin militairement à la rébellion du M23.

« Il faut quelques fois avoir un engagement militaire. C’est nécessaire pour protéger les gens. Et j’étais très contente qu’on ait soutenu les FARDC. Et je crois que maintenant si il y a une autre attaque, on peut la repousser de manière beaucoup plus forte parce qu’on a maintenant acquis l’expérience d’un travail en équipe », a déclaré Mary Robinson.

Les Forces armées de la RDC soutenues par la brigade offensive de la Monusco ont repoussé ces derniers jours le M23 à une vingtaine de kilomètres de Goma.

Mary Robinson a cependant indiqué que sa mission consiste à accorder la priorité au volet politique pour régler ce conflit.

« Le processus politique en vérité, c’est l’accord-cadre [d’Addis-Abeba]. Mon devoir et ma priorité sont de travailler pour la mise en œuvre de ces mesures à suivre au niveau régional, et naturellement aussi avec le représentant, Kobler, au niveau national, et de soutenir le gouvernement de la République démocratique du Congo », a-t-elle indiqué au cours de la conférence de presse qui bouclait sa visite de 24 heures à Goma.

L’accord-cadre de paix et de stabilisation de la région de Grands Lacs a été signé en février dernier par onze pays africains. Le texte parrainé par l’ONU interdit aux pays de la région de soutenir les groupes armés. La RDC et l’ONU accusent pourtant le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Le Rwanda a toujours nié cette accusation.

Mary Robinson partira jeudi 5 septembre au 7è sommet extraordinaire des chefs d’Etat et des gouvernements de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs. Le gouvernement congolais et le M23 sont en discussion à Kampala depuis décembre 2012. Selon le coordonnateur national du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, la RDC attend de la médiation ougandaise une proposition d’accord qui doit mette fin à ces pourparlers.

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