Mary Robinson : « Après le succès militaire, il y a une fenêtre pour le progrès politique »

Mary Robinson, envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs et Martin Kobler, patron de la Monusco le 4/09/2013 à Kinshasa, lors d’une conférence de presse. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’envoyée spéciale de l’Onu pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a déclaré à la presse le mercredi 4 septembre qu’après le succès militaire des FARDC et des forces de la Monusco sur le M23, il y a une « fenêtre pour le progrès politique ». L’ancienne présidente irlandaise a cependant expliqué qu’elle n’était pas opposée à l’option militaire, « absolument nécessaire quelque fois ».

« Je ne suis pas contre l’option militaire. Quelque fois, c’est absolument nécessaire. C’était nécessaire  il y a une semaine à Goma parce qu’il y avait une attaque. C’était nécessaire et c’était bien fait. Mais on ne peut pas résoudre le problème au niveau militaire. Il faut la politique », a-t-elle souligné.

La mise en œuvre  de cette option politique, Mary Robinson l’espère notamment lors du sommet de la Conférence internationale des Grands Lacs qui s’ouvre ce jeudi 5 septembre à Kampala et à laquelle elle doit participer.

« C’est une rencontre très sérieuse des chefs d’Etat qui ont signé l’accord-cadre. Et je crois que c’est de cette façon qu’il faut aller », a-t-elle indiqué, faisant allusion à cet accord signé par onze pays africains sous l’égide des Nations unies pour restaurer la paix dans l’Est de la RDC. Les signataires de cet accord s’étaient notamment engagés à ne pas soutenir les groupes armés actifs dans cette partie de l’Afrique.

Mais la RDC et les Nations unies accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir la rébellion du M23 active dans la province du Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012. Ce mouvement rebelle a occupé la ville de Goma en décembre dernier pendant une dizaine de jours. Il s’en est retiré en échange des négociations avec le gouvernement congolais. Mais ces pourparlers qui se déroulent à Kampala sont au point mort.

Mary Robinson a affirmé avoir discuté de la question de ce dialogue de Kampala avec le président Joseph Kabila au cours de leur entretien le mercredi à Kinshasa.

« On a parlé de beaucoup de choses dont les pourparlers de Kampala. C’est de sa responsabilité à lui de décider comment il va agir à ce sujet. Nous sommes là pour soutenir le processus politique », a-t-elle fait savoir, avant d’ajouter :

« Je crois que le président a beaucoup de patience et il est prêt à s’engager parce qu’il veut la paix. Il l’a dit d’une façon très sincère. Il veut vraiment la paix durable pour son pays. »

Mary Robinson a débuté sa tournée dans la région des Grands Lacs le dimanche 1er septembre dernier. Elle s’est rendue notamment rendue à Goma où elle s’est entretenue avec les autorités provinciales. Elle a également rendu visite à des militaires congolais blessés lors des derniers combats avec le M23 et soignés à l’hôpital Heal Africa.

A Kinshasa, outre le chef de l’Etat, elle s’est entretenue avec le Premier ministre et les présidents de deux chambres du Parlement congolais.

L’envoyée spéciale des Nations unies pour les Grands Lacs doit se rendre à Kampala avant d’aller à Kigali où elle devrait être reçue par le président Paul Kagame.

L’ancienne présidente irlandaise est accompagnée dans sa tournée par le représentant spécial de l’Union africaine, Boubacar Diarra, de l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région de Grands Lacs, Russ Feingolg, et du coordonateur principal de l’Union européenne pour la région de Grands Lacs, Koen Vervaeke.

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