Radio Okapi rend hommage à Ghislaine Dupont

Ghislaine Dupont. Photo Radio France International.

Radio Okapi, la radio de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), se souvient de la journaliste française Ghislaine Dupont assassinée samedi 2 novembre à Kidal, au nord du Mali. L’envoyée spéciale de Radio France Internationale (RFI) a contribué à la mise en marche du réseau Okapi entre 2002 et 2003, à travers la formation des journalistes de Radio Okapi à Kinshasa et dans les provinces. Ghislaine Nentobo, journaliste de Radio Okapi à Mbandaka, qui porte depuis le prénom de la Française, évoque une journaliste avec des qualités professionnelles exceptionnelles. Pour le chef d’antenne général de Radio Okapi, cet assassinat fait resurgir le souvenir de Didace Namujimbo et Serghe Maheshe, deux journalistes de Radio Okapi abattus dans le cadre de leur métier.

Ghislaine Nentobo témoigne :

«C’est elle qui m’a donné ce prénom lors de son passage à Radio Okapi Kinshasa. Elle ne voulait pas entendre les collègues m’appeler Zizi, c’est mon ancien prénom. Un jour, au téléphone, elle me dira de chercher la signification de Zizi dans le dictionnaire. Et les amis qui étaient présents à la rédaction avaient éclaté de rire».

C’est depuis que Ghislaine Dupont avait baptisé l’ancienne Zizi de son propre prénom.

«J’en suis très fière parce que Ghislaine Dupont faisait la fierté et l’honneur des femmes journalistes dans le monde. J’ai toujours apprécié sa rigueur et le sérieux avec lequel elle faisait son travail. Ça fait très mal de perdre une telle journaliste avec des qualités professionnelles exceptionnelles», a-t-elle ajouté.

Les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été tués après avoir été enlevés devant le domicile d’un chef de la rébellion malienne du MNLA qu’ils venaient d’interviewer.

Le chef d’antenne général de Radio Okapi, Amadou Ba, a aussi rendu hommage aux deux confrères morts pour une cause africaine, puisqu’ils voulaient tout simplement faire leur travail, celui d’informer le public. Ce qu’ils ont toujours su faire, selon lui.

Comme Didace Namujimbo ou Serge Maheshe, ces journalistes français paient, malheureusement, le lourd tribut, a affirmé Amadou Ba :

«Comment ne pas penser à eux aujourd’hui ? Ce combat, c’est celui de continuer de faire notre métier avec rigueur, professionnalisme, pugnacité et détermination. Au nom de ceux qui sont morts, nous devons continuer à préserver ce métier, à lutter et promouvoir le pluralisme, la démocratie, les droits de l’homme. Tant que nous aurons une goutte de sang, nous continuerons à mener ce combat avec détermination et avec force».

Selon le Nouvel Observateur, les deux reporters avaient fait la demande d’une escorte militaire aux officiers de l’opération Serval, mais celle-ci leur avait été refusée, compte-tenu des risques encourus dans cette zone parmi les plus dangereuses du Mali. Malgré les conseils des militaires, les deux journalistes avaient décidé de se rendre sur place par leurs propres moyens.

Journaliste à RFI depuis 1986, Ghislaine Dupont est décédée à l’âge de 57 ans. Son collègue, Claude Vernon, 58 ans, travaillait à cette radio française depuis 1982.

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