Réunis au sein de l’ONG Bedewa, les notables de Walikale (Nord-Kivu) craignent les conséquences d’une éventuelle opération militaire contre les milices actives dans leur territoire et recommandent au gouvernement de privilégier la voie du dialogue pour désarmer cette milice. Ils ont fait leur proposition dans une lettre ouverte adressée, il y a quelques jours, au président de la République, Joseph Kabila Kabange.
Pour le Bedewa, seul le dialogue et la sensibilisation peut amener à une solution durable, moins coûteuse et sans faire couler du sang des populations innocentes dans cette partie du Nord-Kivu.
«De la même manière qu’ils ont été sensibilisés pour prendre les armes, ils peuvent encore l’être pour les déposer et cette voie peut donner beaucoup de fruits plus qu’une contrainte», a déclaré le secrétaire général de cette organisation citoyenne, Prince Kihangi.
Avant de déposer les armes, le général autoproclamé Ntabo Taberi Sheka exige que la Monusco déploie ses bases partout dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu et que le gouvernement renonce à toute attaque contre lui.
Le territoire de Walikale compte au moins cinq groupes armés actifs notamment le NDC de Cheka, Maï-Maï Simba, Kifuafua, Raïa Mutomboki et le Mac.
C’est depuis 2010 que les miliciens de NDC, majoritairement de l’ethnie Nyanga, et ceux de l’APCLS de l’ethnie Hunde vivent à couteaux tirés dans cette contrée. Les notables de deux communautés tentent de réconcilier les deux groupes armés mais sans y parvenir.
Ces affrontements, dont le dernier en date remonte au 20 octobre dernier, ont des conséquences désastreuses sur la vie sociale et économique de la population de cette contrée.
Des écoles, hôpitaux, commerces et autres activités de cette partie du Nord-Kivu tournent au ralenti. Quelques centaines de familles y vivent encore dans des conditions difficiles.
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