Mwayila Tshiyembe : « Le moment est venu de réhabiliter la pensée politique de Laurent-Désiré Kabila »

Visites au mausolée Laurent Désiré Kabila le 16/01/2012 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

« Les premiers mots qu’il faille prononcer, c’est de faire honneur à sa mémoire. La deuxième chose, c’est de dire le regret que la brièveté de son pouvoir n’ait pas permis de lui donner le temps de mettre en œuvre ou en perspective les idées qu’il avait ». C’est le témoignage que porte sur Laurent-Désiré Kabila, troisième président de la RDC assassiné le 16 janvier 2001 dans son palais, le professeur Mwayila Tshiyembe.

Le directeur de l’Institut panafricain de géopolitique de Nancy en France estime que treize ans après la mort de celui que ces compatriotes appelaient « M’zee » Laurent Désiré Kabila il est temps de réhabiliter sa pensée politique inscrite dans l’humanisme patriotique.

« Indépendamment du fait qu’il n’a pas gouverné longtemps, le moment est venu de réhabiliter sa pensée politique : l’humanisme patriotique.

Toute sa vie, il a mené le combat pour libérer l’homme, pour ses droits, ses libertés et la démocratie. Laurent-Désiré Kabila était un patriote. C’est quelqu’un qui aimait son pays.

Et lorsqu’on aime son pays, on ne s’enferme pas dans le tribalisme, dans le régionalisme, les privilèges et les inégalités ».

Des cultes d’action de grâce ont été organisés dans les villes de la RDC, notamment Kinshasa et Bukavu (Sud-Kivu).

À Kinshasa, le culte s’est déroulé à la cathédrale protestante du Centenaire. L’officiant du jour, l’évêque Marini Bodho a exhorté le peuple congolais « à toujours se souvenir de ce conducteur, donner une considération à la façon dont il a fini sa vie et appliquer sa vision ».

La députée nationale Jolie Kenda du parti Mouvement social pour le renouveau, membre de la majorité, dit avoir retenu de la vie de Mzee Kabila l’identification des Congolais.

« Il est mort mais reste vivant en bous 13 ans après. C’est grâce à lui que nous avons compris qu’il est indispensable pour nous d’identifier nos propres ennemis et nos propres intérêts. Et par cette pensée, sa phrase magique demeure encre dans nos actions et engagements : ne jamais trahir le Congo. Nous n’oublierons jamais Laurent-Désiré Kabila », a déclaré Jolie Nkenda.

Les deux présidents du parlement, le Premier ministre et les membres de son gouvernement, les députés nationaux et autres personnalités officielles ont participé à ce culte.

Laurent-Désiré Kabila a duré un peu moins de 4 ans au pouvoir. Il est porté à la tête de l’alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) à la fin de l’année 1996. Cette rébellion bénéficie alors de l’appui du Rwanda et de l’Ouganda. En sept mois, elle parvient à conquérir tout le territoire congolais et a renversé le Maréchal Mobutu au pouvoir depuis 32 ans.

Le 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila s’autoproclame président de la république. Il abroge la constitution et dirige le pays sur la base d’un décret-loi. Il fera face un an et demi après son avènement à une autre guerre dans l’est de la RDC, cette fois-là contre ses anciens alliés.

Le 16 janvier 2001, il est assassiné dans son palais situé à l’ouest de Kinshasa. Une trentaine personnes avaient été condamnées à mort, au terme d’un long procès. Mais, dans le verdict, le juge avait affirmé que des zones d’ombres persistaient et les enquêtes devaient se poursuivre.

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