Province Orientale: les Mbororo accusés d’empêcher les autochtones à chasser à Manziga

Des vaches en paturage dans les moyens plateaux de Bibokoboko au Sud-Kivu.

La cohabitation entre les éleveurs Mbororo et les populations autochtones de Manziga est difficile dans cette chefferie du territoire de Niangara, située à plus de 700 km au nord de Kisangani (Province Orientale). Depuis un mois, les autochtones accusent ces éleveurs étrangers de leur interdire l’accès à la forêt pour chasser et pêcher. Plusieurs chasseurs et pêcheurs de la chefferie affirment que les Mbororo leur ont ravi leur matériel de travail.

Le président de la société civile locale raconte que le jeudi 23 janvier dernier un groupe de Mbororo a empêché des habitants des villages Nawoko et Sendebe a se rendre dans la forêt.

Au bout de plusieurs minutes de discussions, les éleveurs auraient réussi à chasser les paysans après leur avoir avoir ravi des filets de pêche, lances, bêches et machettes.

A en croire le président de la société civile de Manziga, les Mbororo accusent les autochtones de tuer et voler leurs bêtes.

Le chef de chefferie de Manziga a mené plusieurs médiations pour une cohabitation pacifique entre la population autochtone et ces éleveurs étrangers, sans succès.

Des sources de la société civile soutiennent que les Mbororo s’opposent toujours à la présence des autochtones dans les zones qu’ils occupent.

Le commissaire du district du Haut-Uele, Dieudonné Rwabona, plaide pour le départ de ces éleveurs généralement armés qui viennent de la Centrafrique, du Niger, du Tchad, du Soudan, de l’Ethiopie et de l’Erythrée à la recherche des pâturages pour leurs bêtes.

Il affirme qu’une planification de leur reconduction à la frontière est en cours d’élaboration.

En août dernier, la société civile de Niangara avait déploré l’envahissement de la chefferie de Manziga par les Mbororo. Le vice-gouverneur de la Province Orientale avait affirmé être informé de la situation et promis de s’y pencher.

Au mois d’août 2012, le ministre congolais de l’Intérieur avait ordonné aux FARDC d’arrêter les opérations de refoulement des Mbororos, appelant à une cohabitation pacifique entre populations autochtones et Mbororo.

Richard Muyej avait promis que le gouvernement central allait prendre des mesures au sujet de la présence de ces éleveurs dans la Province Orientale.

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