Sud-Ubangi: le milicien Udjani aurait dû être jugé, regrette la société civile

Une vue de la salle d’audience du tribunal militaire ce 29/04/2011 à Kinshasa, dont au fond les juges du seant et en avant plan, les prévenus lors du procès des presumés insurgés Eniele. Ph John Bompengo/ Radio Okapi

La Société civile du Sud-Ubangi regrette que le chef rebelle des Enyele, Udjani Mangbama, soit mort sans avoir été jugé. Le président de cette structure, Jules Mopila a déclaré mardi 13 mai à la presse que la RDC aurait dû mettre à profit sa diplomatie afin d’obtenir l’extradition du leader de l’insurrection armée du Mouvement de libération indépendante et alliés (MLIA) afin de le juger.

« Il y a des vies humaines qui ont été emportées par les événements des Enyeles et cela a touché presque toute la province de l’Equateur, jusqu’au niveau du chef-lieu. Et en tant que défenseur des droits humains et animateur de la société civile d’Ubangi, le souhait était qu’il soit jugé, qu’il soit entendu sur cette situation et qu’il ait un moyen de se défendre aussi et qu’il soit condamné conformément à la loi », a déclaré le président de la société civile locale.

Pour Jules Mopila, la mort d’Udjani est une preuve que les relations ne sont pas au beau fixe entre la République démocratique du Congo et la République du Congo (Brazzaville). «Ou alors il y a eu des dessous des cartes pour un arrangement pour qu’il soit tué de cette manière-là», estime-t-il.

Le chef rebelle des Enyele a été abattu, samedi dernier à Brazzaville. Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende avait expliqué que ce chef rebelle est mort après un échange de tirs avec les policiers du Congo lors d’un contrôle de routine, à Owando. Selon lui, Udjani a d’abord abattu quatre policiers brazzavillois, avant de recevoir des balles, et de succomber de ses blessures.
Udjani Mangbama a lancé l’insurrection des Enyele en mai 2009 dans le village qui porte le même nom, dans le secteur de Dongo, territoire de Kungu (Equateur). Cette insurrection était consécutive à un différend non résolu autour des étangs riches en poisons entre sa communauté Enyele Bobala et les Monzaya Boba.

Avec sa rébellion qui portera plus tard le nom de MLIA, il a commis plusieurs exactions dans différentes parties de l’Equateur.

Le 4 avril 2010, jour de la pâque, Udjani et ses hommes ont attaqué Mbandaka, marchant sur le gouvernorat de province et l’assemblée provinciale avant d’occuper l’aéroport de cette ville.
Une contre-attaque menée par la police avait eu raison d’Udjani et ses hommes qui s’étaient alors refugiés au Congo Brazzaville. Des centaines des milliers d’autres habitants de l’Equateur avaient par la même occasion fui leurs domiciles pour trouver refuge en Equateur.

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