Pourquoi les Kinois ne mangent pas local

Une vue des commercants et clients au Marché Municipal de Matete (Kinshasa/RDC), Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

Certains habitants de la ville de Kinshasa rechignent de plus en plus à consommer des aliments surgelés importés dont la qualité est contestée. Certains spécialistes affirment que leur consommation régulière pose des problèmes de santé. Dans les marchés de la capitale congolaise, les aliments locaux sont de plus en plus prisés mais leur coût semble décourager certains consommateurs.

Alors qu’une rame de 10 kg de chinchard coûte 29 500 francs congolais (32 dollars américains) dans une chambre froide, un kilo de frétins sechés produits à Uvira se vend à 22 000 francs congolais (24 dollars américains).

Selon leurs dimensions, les poissons salés coûtent entre 3 000 et 11 000 francs congolais (3,2 et 12 dollars américains).

D’autres aliments produits localement coûtent tout aussi cher comparés aux aliments surgelés importés à Kinshasa.

Une tige d’anguilles séchées, appelées Tousha, coûte 1 800 francs congolais (2 dollars américains). Il faut au moins six tiges (12 dollars) pour une famille de six personnes alors que la même famille débourserait près de 4 dollars pour 1 kg de cuisse de poulet, un produit surgelé. Pour se procurer un singe séché, les vendeurs exigent jusqu’à 18 000 francs congolais (20 dollars américains).

Le pied d’antilope séché s’achète à 35 000 francs congolais (38 dollar américains) alors que 4 petits pythons séchés sont coûtent 10 000 francs congolais (10,8 dollars américains).

Des clients rencontrés dans les marchés de Kinshasa avouent que faute d’argent ils se voient obligés de consommer des surgelés alors qu’ils voudraient bien manger des produits du terroir.

Pour leur part, les vendeurs expliquent que les prix de ces produits sont élevés à cause des frais de transport. La plupart de ces aliments sont produits à l’intérieur du pays où les voies de transport ne sont pas les meilleures.

Une commerçante confie dépenser entre 1,5 et 2 dollars américains pour le transport d’un kilo d’un aliment produit à l’Est du pays comme le poisson salé ou la pomme de terre. Ces produits arrivent à Kinshasa par avion.

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