Les travaux de réhabilitation de la voirie publique réalisés par l’entreprise Ingénierie et Innovation (I et I) sont au centre d’une polémique en Ituri. La société civile se plaint de la lenteur de ces travaux dont certains ont été lancés depuis plus d’une année. Elle demande au gouvernement provincial de ne pas accorder de nouveaux marchés à cette entreprise. L’entreprise incriminée accuse la société civile d’être instrumentalisée pour la discréditer.
Dans un mémorandum adressé le week-end dernier au gouverneur de la Province Orientale, Jean Bamanisa, la société civile de l’Ituri évoque des travaux inachevés ou mal exécutés par I et I dans la ville de Bunia. Son coordonateur, Jean-Bosco Lalo, cite notamment la route de l’aéroport, le boulevard de Libération ainsi que la route Bogoro-Kasenyi.
Les habitants de Bunia se plaignent de la lenteur des travaux d’asphaltage du boulevard de Libération ainsi que de l’interruption de l’entretien de la route qui va du Rond-point Gorille à l’aéroport.
Les travaux exécutés par la Société Ingénierie sur le boulevard de Libération sont interrompus depuis près d’un mois. Ceux réalisés entre le Rond-point Gorille et l’aéroport de Bunia sont interrompus depuis près de cinq mois.
Lire aussi: Bunia: des plaintes sur la lenteur des travaux d’asphaltage du boulevard de Libération
Jean-Bosco Lalo estime qu’on ne peut pas continuer à octroyer des marchés à une entreprise qui n’est pas en mesure de finaliser les travaux qui lui sont confiés.
De leur côté, les responsables d’I et I expliquent que l’arrêt des travaux de la route menant à l’aéroport est causé par le manque de financement du gouvernement central depuis une année.
Au sujet du boulevard de libération, ils avaient évoqué un temps une panne du concasseur. Mais depuis la réparation de l’engin, les travaux n’ont toujours pas repris faute d’électricité dans la ville.
A en croire le mêmes dirigeants de l’entreprise, l’axe routier Bogoro-Kasenyi, est presqu’achevé alors que la compagnie n’a pas perçu la totalité du financement.
Mario Pidone, directeur technique d’IetI accuse le gouvernement provincial d’avoir instrumentalisé la société civile de l’Ituri.
« Ce mémorandum de la société civile avec tous ces mensonges, c’est ce qui a donné le prétexte à l’administration provinciale de faire un marché avec une autre société » où travaillent des personnes liées à la fondation du gouverneur, affirme Mario Pidone.
Interrogé à ce sujet, Webber Batoachengane, ministre provincial des Infrastructures n’a pas souhaité réagir aux accusations d’I et I.
Lire aussi sur radiookapi.net: