La publication des résultats de l’Examen d’Etat par Vodacom fait des mécontents

Une vue du panneau publicitaire de la Société de téléphonie Cellulaire Vodacom Congo, le 03/01/2012 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

Le gouvernement congolais a confié à Vodacom Congo l’exclusivité de la publication des résultats de l’Examen d’Etat. A Kinshasa, environ 600 000 candidats devraient dépenser chacun autour de 1,25 dollars américains pour accéder à leurs résultats. Selon le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), les bénéfices de cette opération sont repartis entre le Trésor public, le ministère de l’EPSP et l’entreprise Vodacom Congo. Cependant, certains lauréats estiment que ce système coûte plus cher que la publication dans les journaux.

Pour communiquer au candidat ses résultats, Vodacom Congo lui propose premièrement de s’abonner avec 100 unités (un dollar) à l’alerte SMS, puis de payer 25 centimes de dollar pour  connaître ses résultats. Pour 600 000 candidats, l’opération devrait rapporter 750 000 dollars américains.

Cependant, certains candidats affirment recevoir des réponses comme « pas d’information », ou « négatif » sans savoir s’ils ont échoué ou si leurs résultats ne sont pas encore disponibles. Ce qui les poussent à réessayer indéfiniment et parfois en vain.

Certains candidats affirment avoir dépensé 15 000 francs congolais (16,30 dollars) pour accéder enfin à leurs résultats.

Des parents estiment ce coût plus élevé que celui d’un journal dans lequel les résultats étaient publiés des années plus tôt.

L’un d’entre eux témoigne :

«J’ai commencé à envoyé des SMS depuis 19 heures pour avoir les résultats de mon enfant à 22h30. J’ai gaspillé plus de 15$. Ce n’était pas le cas avec les journaux ! Avec l’achat d’un seul journal, ça pouvait aider plusieurs familles».

Entre-temps, c’est parfois plusieurs membres d’une même famille qui tentent d’obtenir les résultats pour un de leurs parents, multipliant ainsi les bénéfices de l’entreprise de téléphonie.

Vodacom finance des projets de l’EPSP

Au cours du Magazine Parole aux auditeurs de mercredi 16 juillet sur Radio Okapi, le ministre de l’EPSP, Maker Mwangu, a affirmé que les frais générés par l’alerte SMS, soit un dollar américain, vont dans les caisses de Vodacom. Le Trésor public et le ministère bénéficient d’une partie des 25 centimes pour l’accès au résultat.

«Je sais seulement que, d’après ce que j’ai appris, ils ont mis 100 unités pour l’alerte. L’alerte n’est pas indispensable. Mais en ce qui concerne le coût lui-même, vous avez 0,05 qui vont au Trésor public directement, et il nous reste 0,20 dont la moitié va à l’entreprise Vodacom, et le reste au ministère», a-t-il expliqué.

Cependant, ajoute le ministre, grâce aux frais générés par l’alerte SMS, Vodacom Congo finance  des projets du ministère.

«Les années antérieures, ils ont financé l’acquisition de véhicules en faveur de l’inspection. Et maintenant, ils viennent dans la réhabilitation même des bâtiments là où on corrige l’examen d’Etat», a-t-il précisé.

En 2013, Vodacom Congo a réhabilité des infrastructures de l’EPSP à hauteur de 150 millions de francs congolais (plus de 150 000 dollars américains), à en croire Maker Mwangu.

Vodacom Congo a promis à Radio Okapi de réagir prochainement sur ce sujet.

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