RDC: la liberté provisoire refusée au journaliste Mike Mukebayi

Mike Mukebaye, invité de Radio Okapi à Kinshasa, mai 2010.

Le journaliste Mike Mukebayi, poursuivi pour diffamation et délit de presse, est toujours détenu à la prison de Makala. Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe a rejeté lundi 15 septembre sa mise en liberté provisoire sollicitée par son conseil. L’éditeur de RDCongo News avait pourtant donné des garanties de ne pas se soustraire à la justice pendant l’instruction du dossier. Entre-temps, le siège de ce journal est scellé. Son avocat condamne «l’acharnement» du parquet sur son client.

Me Serge Mayamba, l’avocat de Mike Mukebayi, soutient que son client remplissait les conditions pour bénéficier de la liberté provisoire:

«Comme la loi le prévoit, une demande de mise en liberté provisoire se fonde sur l’identité,  l’adresse connue de la personne, la disponibilité à répondre à toute réquisition du tribunal et surtout lorsque sa fuite n’est pas à craindre. Il y a également l’acceptation de la condition du paiement de la caution telle que prévue par la loi. Ce sont là les garanties qu’une personne peut donner

Selon lui, Mike Kukebayi «c’est quelqu’un qui a des responsabilités sociales importantes, donc avec un emploi permanent. Cela pouvait bien justifier une mise en liberté provisoire. C’est justement dommage que dans notre République le parquet ait toujours tendance à détenir

Le fond de ce litige sera examiné à partir du vendredi 19 septembre.

Mike Kukebayi avait été arrêté le 21 août. Il est détenu à la prison centrale de Makala à cause d’un article paru dans son journal, qui accusait le chef de l’Eglise catholique en RDC d’avoir reçu des pots de vin du régime en place.

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Des journalistes avaient organisé lundi 25 août un sit-in devant la résidence officielle du Cardinal Monsengwo pour réclamer la libération du journaliste.L’Archidiocèse de Kinshasa a nié toute implication dans l’arrestation de l’éditeur du journal Congo News, invitant l’opinion à ne pas prêter oreille à des mensonges et confusions».

Au cours d’une brève audience vendredi 12 septembre à la prison centrale de Makala, le journaliste a comparu seul, sans plaignant, devant les juges de paix et face au ministère public.

RDCongo News scellé

Le bureau du journal Congo News, devenu RDCongo News après une sanction du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), est assiégé et scellé depuis lundi 15 septembre après-midi par des policiers munis d’un mandat de perquisition du parquet général près la cour d’appel de la Gombe. Le parquet accuse ce journal de fonctionner dans l’illégalité et d’avoir publié un autre article intitulé: «Muyambo tourne le dos à Kabila, demain Kyungu».

En réaction, le directeur de la publication de RDCongo News, Eric Masimo, a dénoncé ce scellé:

«L’acteur politique Muyambo, qui est membre de la Majorité présidentielle (MP) a fait un meeting pour se prononcer contre la révision de la constitution. Et nous, nous n’avons fait que publier le compte rendu de son meeting. Cette information est vraie : le meeting a eu lieu à Lubumbashi dans la commune de Katuba.»

Concernant le grief de l’illégalité, il a crié à «l’acharnement» étant noté que Congo News est en train de régulariser ses problèmes administratifs sur base du moratoire cours encore du ministère des Médias.

Eric Masimo l’a affirmé dans cet extrait sonore:

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

RD Congo News et Congo News figurent parmi les 61 journaux interdits de parution depuis le 20 août dernier par le ministre des Médias, Lambert Mende. Il reprochait à ces gazettes de ne détenir aucun titre les autorisant à exercer en République démocratique du Congo.

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