Nord-Kivu: difficultés de payer les militaires engagés au front

Militaires FARDC avec un lance roquettes, Sud Kivu, 2006.

Des soldats d’au moins cinq unités des FARDC déployées dans les territoires de Beni, Rutshuru et Nyiragongo (Nord-Kivu) n’ont pas reçu leurs soldes depuis deux mois. Parmi ces unités, se trouvent celles qui sont engagées dans l’opération Sokola contre les rebelles ougandais des ADF à Beni. Cette situation risque d’affecter le moral des militaires engagés aux combats, redoutent les notables locaux. Les responsables des FARDC reconnaissent ce retard,  indiquant qu’il est causé par les banques qui ne peuvent pas atteindre les militaires sur terrain. 

Les unités concernées par ce retard sont les 805e, 809e, et 1007e régiments déployés à Beni, où ils sont engagés dans l’opération militaire «Sokola». Cette opération, soutenue par la Monusco, vise le démantèlement des rebelles ougandais des ADF, accusés de graves atrocités dans cette partie de l’Est de la RDC.

Dans le Rutshuru, c’est le 301e régiment qui n’est pas payé depuis deux mois. La 321e unité commando basée dans le territoire de Nyiragongo, près de Goma, connaît la même situation.

Les habitants de ces territoires s’en inquiètent. Ils dénoncent le fait qu’ils font les frais du retard de paiement des militaires, car ces derniers vivent maintenant sur le dos de la population.

Le commandement de la 34e région militaire reconnaît cette situation et appelle les militaires à la patience.

Le colonel Olivier Hamuli, l’un des porte-paroles de l’armée, explique que ce sont les banques qui retardent le paiement des militaires:

«Il y a des banques qui ne parviennent pas à rémunérer. Parce que ce sont elles qui reçoivent les fonds, elles rencontrent les militaires au niveau de la ligne de front. Mais aussi il y a une sorte d’impréparation des banques qui ont récupéré l’argent pour payer les militaires

En attendant, certains notables de Beni invitent le Gouvernement à se pencher rapidement sur cette question pour garantir le bon déroulement de l’opération militaire contre les ADF et la sécurité des civils dans cette région.

Depuis 2012, les militaires et policiers ainsi que les autres fonctionnaires de l’Etat son payés par voie bancaire. Parmi les aléas de ce nouveau système figurent les difficultés, pour les banques, de payer les bénéficiaires évoluant dans les zones les plus reculées du pays.​

Lire aussi sur radiookapi.net :