Le projet de la cimenterie de la Province Orientale n’aboutira pas à l’état actuel, affirme Jean Bamanisa

Déchargement des sacs du ciment pour un chantier. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le projet de la cimenterie de la Province Orientale (Cipor) n’existe que sur papier et ne peut pas aboutir à l’état actuel. Le gouverneur de province, Jean Bamanisa l’a affirmé samedi 29 novembre au cours d’un point de presse organisé à Kisangani. Selon lui, deux problèmes ne permettent pas sa matérialisation. Premièrement, il y a l’insuffisance de l’électricité. Deuxièmement, les différents responsables ministériels qui se sont succédés au ministre de l’Industrie, n’ont jamais bien ficelé ce projet.

Le Chef de l’Etat congolais Joseph Kabila avait  posé à Kisangani la première pierre pour la construction de la Cipro le 30 juin 2007. Sept ans après, trois ministres de l’Industrie se sont succédés sans que ce projet ne se matérialise.

Puisque la population a besoin du ciment, a souligné Jean Bamanisa Saidi, on peut le produire sans beaucoup d’investissements, si le Gouvernement renvoie ce projet au niveau de la province.

« Je suis en train de promouvoir un jeune d’ici qui vient de Mbuji-Mayi qui est prêt à produire la chaux éteinte. Ce qu’on a toujours utilisé depuis le moyen-âge. Vous voyez même les grosses pierres qui ont construit des ponts et des châteaux, c’est du calcaire chauffé, refroidi et mélangé qui coûte beaucoup moins cher », a déclaré Jean Bamanisa.

Il a ajouté qu’un projet existe déjà à son niveau pour une solution.

« Même s’il y a du ciment qui viendra, mais le ciment ne suffira jamais, on a besoin de 60 kilos par personne par an. Donc, on a des éléments, on a fait des études la-dessus, on connait la matière. Mais on va aussi promouvoir le produit qui va être moins cher », a indiqué Jean Bamanisa.

La Cipor doit être instalée sur le site de Maiko, à 58 kilomètres à l’est de la ville de Kisangani, où l’on trouve des matières premières nécessaires à la fabrication du ciment. Il s’agit notamment du calcaire et de l’argile.

Sa capacité de production initiale est estimée à  1 500 tonnes par an. Elle pourrait être portée par la suite à 4 000 tonnes par an, avait indiqué en 2010 l’ex-ministre de l’Industrie, Anicet Kuzunda, alors qu’il présidait la cérémonie officielle du déchargement du premier lot du matériel de la Cipor (800 tonnes sur les 1900 attendues).

Jusque-là, rien n’est fait, alors que la population locale continue d’attendre énormément le début de la production de cette cimenterie. En effet, la Province Orientale dépend toujours du Bas-Congo et des pays voisins pour son approvisionnement en ciment.​

Le ministre Musungayi a récemment été interpellé à l’Assemblée nationale par motion de défiance. Il devrait s’expliquer sur cette question. Mais la motion contre lui a été rejetée par les membres de la Majorité présidentielle.

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