Joseph Kabila: «En 2016, il n’y aura pas d’hécatombe»

Le président Joseph Kabila. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Lors de sa rencontre lundi 5 janvier à Lubumbashi avec les notabilités du Katanga, Joseph Kabila a réaffirmé sa volonté de poursuivre le processus de la décentralisation en RDC. Il a demandé à ceux qui ne sont pas pour le découpage territorial de cesser d’imposer leur volonté à l’ensemble de la République. Par ailleurs, «en 2016, il n’y aura pas d’hécatombe. Il n’y aura rien», a-t-il assuré. Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, et le président de l’assemblée provinciale, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, n’ont pas pris part à cette rencontre.

Pendant près d’une heure, Joseph Kabila s’est adressé en swahili à près d’un millier de personnes. Il a articulé sa communication en deux points: la décentralisation et la situation politique tendue au Katanga. Pour Joseph Kabila, on ne peut parler que lorsqu’on a des mots plus forts que le silence et aujourd’hui il a donc trouvé ces mots.

2016

Au sujet de ceux qui se demandent sur ce qui va arriver en 2016, année où il doit achever son second mandat présidentiel, le chef de l’État a estimé que parler de 2016 maintenant est «une distraction

«Il y a ceux qui pensent qu’en 2016, il y aura une hécatombe, tout va brûler. Non, il n’y aura rien. En 2006, il n’y avait rien comme en 2011… En attendant, j’ai un grand travail à faire. C’est ça mon état d’esprit. Celui qui voudra savoir ce qui se passera en 2016, prenons rendez-vous en 2016. J’ai un mandat au bout duquel il me sera demandé de dire ce que j’en aurai fait. Je ne dirai pas qu’il y avait la distraction de 2016», a déclaré Joseph Kabila.

Joseph Kabila s’est demandé pourquoi les gens se focalisent plus sur la présidence, oubliant que le Sénat et les Assemblées provinciales fonctionnent hors mandat.

Élus à l’issue des élections de 2006, les sénateurs, les députés provinciaux  et les gouverneurs n’ont pas été pas été renouvelés faute d’organisation de scrutins en 2011.

Décentralisation

Sur le plan politique, le chef de l’Etat a parlé de la réorganisation territoriale et administrative en RDC, «abusivement appelé ‘découpage’», dixit Joseph Kabila. Pour lui, la décentralisation n’a pas commencé avec lui. En outre, cette question était votée par voie référendaire.

Il a demandé à ceux qui sont contre ce découpage de dire ce qu’ils ont fait pour qu’on n’en arrive pas là. Aucune démarche n’a été entreprise, par exemple, dans le sens de la récolte de signatures par une pétition.

Il a aussi demandé si un débat sur cette question était déjà initié au niveau de l’assemblée provinciale du Katanga. Joseph Kabila a tranché, en affirmant que ceux qui sont contre ce processus n’ont pas raison. Il a demandé à ceux qui, par leurs propos, veulent diviser la population de cesser de tels agissements.

Le gouverneur de province, Moïse Katumbi, et le président de l’assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, n’ont pas pris part à cette rencontre.

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Il y a quatre jours, Gabriel Kyungu le président de l’Assemblée provinciale avait indiqué que le Katanga n’était pas encore prêt pour ce découpage territorial, prévu par la constitution mais jamais appliqué depuis 2006. Pour lui, il faut privilégier d’abord le retour de la paix.

Joseph Kabila a par ailleurs indiqué qu’en sa qualité du chef de l’Etat il ne peut pas se mettre à répondre à tous ceux qui s’en prennent à lui. Procéder de cette manière, selon lui, c’est se rabaisser.

Milice et pauvreté

Concernant l’existence supposée d’une milice au Katanga, le chef de l’État a demandé à cette dernière de s’auto-dissoudre. Désormais, l’autorité de l’État sera ressentie dans la province, a-t-il promis.

Sur le plan économique, il a indiqué que le Katanga est l’une des provinces  qui a bénéficié de gros investissements, principalement dans le secteur minier. Il n’y a qu’à voir le nombre de camions poids lourds qui quittent cette province chaque jour avec des minerais et qui traversent la frontière de Kasumbalesa vers l’Afrique australe. Cependant, a-t-il déploré, la population locale demeure toujours dans la pauvreté.

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