Kinshasa: Jean-Claude Muyambo interpellé par la police, selon l'Acaj

Jean Claude Muyambo, président de Scode. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Jean-Claude Muyambo, président du parti politique Solidarité congolaise pour le développement (Scode), a été interpellé par la police mardi 20 janvier à son domicile, a indiqué à Radio Okapi Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj). Jean-Claude Muyambo qui avait aussi appelé la population de Kinshasa à manifester lundi contre la loi électorale n’a pas été interpellé pour cette raison, a réagi pour sa part le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.

Acaj considère que l’interpellation de Jean-Claude Muyambo équivaut à un enlèvement. Ancien ministre des Affaires humanitaires, le bâtonnier Muyambo a récemment claqué la porte de la Majorité présidentielle.
«Nous condamnons fermement l’enlèvement du bâtonnier Jean-Claude Muyambo. Quatre jeeps identifiées par son gardien comme appartenant à la police nationale sont arrivées vers 5 heures et quatre policiers qui étaient à bord ont escaladé le mur. Ils sont entrés et ils se sont mis à le menacer et ils ont ensuite cassé la porte principale et ils ont fait irruption dans sa chambre. Ils l’ont amené… », a déclaré Me Georges Kapiamba.
Pour lui, l’enlèvement de Muyambo serait lié à son implication aux manifestations de l’opposition organisées lundi à Kinshasa contre la loi électorale. L’intéressé n’a pas pu participer à la manifestation parce qu’enfermé dans le bureau de l’UNC, un autre parti de l’opposition.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, affirme de son côté que l’arrestation de Jean-Claude Muyambo n’a rien à voir avec les manifestations de l’opposition.

«Jean-Claude Muyambo a été arrêté par le parquet général pour une affaire sans aucun rapport avec les manifestations d’hier», affirme Lambert Mende, avant de rejeter la thèse d’un éventuel enlèvement du président de la Scode :

«Si les services de l’État qui ont qualité de policier judiciaire arrêtent quelqu’un, il ne faut pas parler d’enlèvement. Il est interpellé et nous n’allons pas tarder à savoir le pourquoi parce qu’il a le droit, sa famille, les avocats de savoir pourquoi on le prive de liberté».
Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs revu à trois le bilan des tués des manifestations de lundi à Kinshasa, précisant que le policier grièvement blessé est sorti du coma. Les opposants eux, ont parlé d’au moins 14 morts. Ils récusent une disposition de la nouvelle loi électorale, en discussion au Sénat après son adoption à l’Assemblée, qui prévoit un recensement de la population avant l’élection présidentielle qui doit en principe être organisée en 2016.