RDC : des acquis et des ratés en 25 ans de démocratisation, selon Mfumu Ntoto

Le résultat de répartition des temps aux partis politiques lors des émissions à la Radio Okapi pendant la période électorale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

24 avril 1990-24 avril 2015. Cela fait 25 ans que le feu président congolais, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendo wa Zabanga, déclenchait le processus de la démocratisation du pays en annonçant le multipartisme. Interrogé sur cette question, le président de la troisième voix, Mfumu Ntoto dresse un bilan à la fois « très positif et très négatif » de ce quart de siècle du processus de démocratisation.

Dans le compte des acquis, Mfumu Ntoto note le passage du monopartisme au pluralisme politique.

Avant le 24 avril 1990, le pays ne comptait qu’un seul parti : le Mouvement populaire pour la révolution (MPR). À ce jour, la RDC compte quatre cent soixante-dix-sept (477) partis politiques, toutes tendances confondues, enregistrés au ministère de l’Intérieur.

Un autre point positif relevé par le président de la troisième voix est que la RDC ait pu organiser des élections démocratiques à deux reprises.

« Dans les vingt-cinq ans ici nous avons réussi en 2006 à organiser les élections pluralistes et puis en 2011 on a tenté de reprendre le cycle électoral et en 2016 il y aura je pense élections », a déclaré Mfumu Ntoto.

Absence des partis politiques

Le bilan très négatif, souligne Mfumu Ntoto, parce que dans notre pays, que ça soit à l’opposition, que ça soit à la Majorité ou au pouvoir actuel comme dans tous les autres pouvoirs que nous avons connus, il n’y a pas de partis politiques au Congo.

À en croire le président de la troisième voix, la RDC ne compte que des organisations « tribales, ethniques et régionales » et non des partis politiques. Cet aspect est à placer dans le compte des ratés que le pays a enregistrés après 25 ans du processus de démocratisation.

« Il n’y a pas une contraction exacte entre les idées, les visions, les projets de société et les idéologies. Le socialisme congolais n’a aucun fondement historique par rapport à notre histoire ; le libéralisme congolais n’a aucun fondement historique par rapport à notre existence ; et non plus l’unitarisme et le fédéralisme », s’est plaint Mfumu Ntoto.

Il souligne : « le débat politique au Congo n’existe pas au sein des partis ».

Mfumu Ntoto ajoute que le sens de l’équilibre des pouvoirs entre les institutions du pays fait cruellement défaut et biaise les 25 ans du processus de la démocratisation.

« Il règne encore, d’après lui, une dictature institutionnelle », déclare-t-il.

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