RDC : l’Onu accuse les ADF de violations du droit humanitaire international

De gauche à droite; José Maria Aranaz, Directeur du bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme en RDC et Martin Köbler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 11/03/2015 à Kinshasa, lors de la conférence de presse au quartier général de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les Nations unies accusent les rebelles ougandais des ADF de graves violations du droit humanitaire international. Dans son rapport publié mercredi 13 mai à Kinshasa lors de la conférence hebdomadaire, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) parle d’au moins deux cent trente-sept civils tués par ce groupe rebelle dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, entre octobre et décembre 2014.

« [Il y a eu] exécution sommaire d’au moins 237 personnes de manière systématique, planifiée et préméditée par les ADF. Toutes les 237 personnes que nous avons nommées sont les civils et nous pensons que ça peut constituer les crimes de guerre et crimes contre l’humanité par rapport au droit  international, droit humanitaire et droit de l’Homme », a affirmé le Directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), José Maria Aranaz.

Ce rapport parle aussi de 47 civils blessés, 20 enlevés et deux victimes de violences sexuelles. Il signale au total 35 villages attaqués par des combattants des ADF dans la période d’octobre et décembre derniers.

« Nous avons aussi constaté les violations d’intégrité physique de 49 personnes dont deux victimes de viol, deux enlèvements et privation arbitraire de liberté à l’encontre des grandes personnes, recrutement des enfants soldats et pillage », a ajouté José Maria Aranaz.

Le directeur du Bureau conjoint des droits de l’homme des Nations unies parle aussi de la persistance des attaques  de la population par les rebelles ougandais dans le territoire de Beni depuis quatre mois. La menace s’est étendue au territoire d’Irumu dans l’est de la RDC, a-t-il ajouté.

Dans son communiqué de presse publié samedi 9 mai dernier, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), section de Beni, s’était dit préoccupée de la détérioration de la situation sécuritaire au jour les jours dans la ville et territoire de Beni.

Elle avait dénombré plus de 400 personnes massacrées depuis octobre 2014 dans ce territoire du Nord-Kivu et demande au gouvernement congolais et à la Monusco de prendre la situation à bras le corps pour protéger les populations civiles.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait déclaré le 11 mai dernier que « plus de 300 personnes avaient été tuées dans le territoire de Beni en 6 mois».

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