Affaire démolitions à Kawama: Amnesty International interpelle la justice de la RDC

Démolition des maisons construites anarchiquement sur le site Mimosa le 22/06/2012 à Kinshasa, par la police. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Amnesty international appelle la justice congolaise à se ressaisir et à remettre dans leurs droits les victimes des démolitions de plus de 500 maisons au village Kawama en 2009. Dans une déclaration faite mardi 19 mai à Lubumbashi au cours d’un point de presse, Lauren Dean Armistead, coordonnatrice de l’ONG britannique en charge des affaires et des droits de l’homme se dit inquiète d’entendre que le tribunal de paix de Kipushi ait suspendu les poursuites contre l’auteur de cet acte, arguant que le dossier est dépassé.

Lauren Dean Armistead indique que, jusqu’à ce jour, il y a des personnes à Kawama qui passent nuit à la belle étoile et d’autres ont perdu toutes leurs fortunes lors de ces démolitions:

«Le dossier traîne depuis plusieurs années… Il faut que les entreprises sachent que les ONG sont là [en train] de travailler sur les droits humains. Le fait que la justice n’a pas été faite [aux victimes de démolitions] peut avoir des conséquences sur la communauté. Depuis plus de cinq ans, ils n’ont pas reçu d’indemnisation. Il y a des personnes qui habitent dans des bâches, qui ne peuvent plus reconstruire leurs maisons.»

Dans cet extrait sonore, elle insiste sur la nécessité d’indemniser les victimes :

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Au cours d’une conférence de presse organisée le mercredi 6 février 2013 à Lubumbashi au Katanga, l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains (ACIDH), avait accusé l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF) de refuser d’indemniser les propriétaires des cinq cents maisons du village Kawama démolies en 2009. Ce village est situé à proximité de la mine Luswishi exploitée par la Compagnie minière du Sud-Katanga (CMSK), dans laquelle EGMF était actionnaire majoritaire.

Pour EGMF, la démolition de ces maisons avait été exécutée par la Police nationale Congolaise (PNC). « Il y a eu des incidents à Kawama », avait alors reconnu son directeur de communication, ajoutant que « ces dérapages ont été provoqués par l’intervention des différentes forces de police ». Selon lui, l’intervention des policiers visaient à évacuer les creuseurs clandestins qui habitaient dans le village et EGMF accusait de piller des minerais dans cette carrière minière.

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