Nord-Kivu: l'hôpital général d'Oïcha en difficultés de fonctionnement

Infirmières de l’hôpital général de Kinshasa, janvier 2011.

L’hôpital général de référence d’Oïcha qui prend en charge les rescapés des massacres de Beni, les déplacés et les populations autochtones, fait face à d’énormes difficultés de fonctionnement. Cette structure, qui n’arrive pas à recouvrer ses factures de soins, est confrontée au manque d’appui suffisant en médicaments et autres équipements médicaux. Le médecin directeur de cet hôpital lance un cri d’alarme.

«La population est déplacée. Il y a beaucoup de cas d’évasions. Même la plupart des militaires, c’est nous qui les avons soignés. Leurs factures restent aussi impayées. Cette [enveloppe] qui s’élève à plus de 12 000 dollars américains», a déploré le Dr Ndungo Nzalamingi, médecin directeur de cet hôpital.

Un autre groupe de malades traités est constitué des rescapés des différents massacres récurrents dans la région. «Pour la seule année de 2014, on a enregistré une dette de plus de 80 000 USD qui restent dans la population», a-t-il poursuivi.

Pourtant l’hôpital est confronté à bien d’autres problèmes : pas d’ambulance, ni d’appareil radiographique opérationnel, pas de stocks de médicaments suffisants, etc. Tous ces problèmes, selon la même source, compliquent la prise en charge adéquate des malades dans cette région, qui fait face une insécurité permanente.

L’hôpital général d’Oïcha dessert une population estimée à plus de trois cent mille habitants. Cette structure dotée de trois cents lits, reçoit tous les mois des malades au-delà de ses capacités d’accueil, selon des sources hospitalières.

La zone de santé d’Oïcha fait face à une situation de sinistre général suite aux tueries des populations et leur déplacement massif. Elle enregistre de plus en plus l’augmentation des cas de paludisme, de malnutritions, d’infections respiratoires et autres, a fait savoir Dr Ndungo Nzalamingi.

Si le Gouvernement et la communauté internationale ne se penchent pas sur cette situation, la région risque de connaître une catastrophe humanitaire, avertit le médecin.

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