Dans un communiqué publié mercredi à Londres, Global witness estime que les propositions actuelles sur la chaîne d’approvisionnement de l’industrie de l’étain sont insuffisantes et que le gouvernement congolais devrait pousser les entreprises à être plus rigoureuses, rapporte radiookapi.net
« Nous encourageons le gouvernement congolais et les entreprises à coopérer afin de mettre un terme aux liens qui existent entre le commerce des minerais et le conflit armé dans l’est de la RDC », déclare le directeur de Global Witness, Patrick Alley, « mais avant de se précipiter à les soutenir le gouvernement doit être convaincu de l’efficacité des propositions. »rn rnLes propositions de l’ITRI, l’organe représentatif de membres de l’industrie de l’étain qui concernent principalement des contrôles d’ordre technique et administratif, exigeraient des commerçants et des intermédiaires qu’ils remplissent une série de formulaires de déclaration de l’origine des minerais. Selon l’ONG, les propositions ne semblent pas inclure de mécanisme pouvant vérifier de manière indépendante l’information communiquée par les fournisseurs.
rnSur pression des ONG, certaines sociétés occidentales accusées de soutenir le commerce des minerais provenant des zones en conflit, ont suspendu, en septembre dernier, leurs achats des minerais au Kivu. Parmi ces entreprises se trouvent Amalgated Metals Corporation (AMC) dont une des filiales achète la cassitérite dans l’Est de la RDC.
La ministre des mines au Sud Kivu, Collette Mikila avait estimé en septembre dernier, au cours d’une émission à Radio Okapi, que les rapports et communiqués des ONG sur “les minerais de sang” ont fait fuir certaines sociétés minières occasionnant des chutes des recettes pour la province et pour les creuseurs artisanaux qui ne vivent que de cette activités.
Mais les cas de fraude sont aussi fréquents dans le secteur minier au Kivu. En début août dernier, environs 8 tonnes de cassitérite ont été saisis par les autorités de la région. La non inscription, sur certains emballages, de l’origine des minerais et de leur nature, amplifie parfois ces fraudes.
rnUne enquête sénatoriale sur le secteur minier congolais a étalé, en fin septembre, des désordres dans les statistiques et les perceptions des taxes occasionnant des manques à gagner énormes pour l’Etat. Les pertes découlant de ce désordre sont évaluées à des centaines des millions de dollars américains.
Global Witness demande au gouvernement congolais de poursuivre la mise en œuvre de ses propres procédures visant à un meilleur contrôle du secteur minier dans l’est de la RDC et de traduire en justice les commandants militaires impliqués dans le commerce illicite. L’ONG insiste sur le fait que la lutte contre l’impunité doit être menée parallèlement à l’élaboration de procédures administratives, faute de quoi les autorités militaires et les chefs rebelles continueront de trouver le moyen de porter atteinte au système, ce qui empêchera les nouvelles procédures d’avoir l’impact positif qui en est attendu.