Tracasseries fiscales: les opérateurs économiques menacent de quitter le Kasaï oriental


Selon les services de l'Etat, certains entrepreneurs échappent au fisc

Les entrepreneurs dénoncent ce qu’ils qualifient de tracasseries de la part des services de l’Etat au Kasaï oriental. Ceux qui n’ont pas encore quitté la province menacent de délocaliser leurs affaires

Le président du bureau de l’assemblée provinciale a organisé une réunion samedi 15 mai à Mbuji-Mayi pour apaiser la situation. Il a réuni le ministre provincial de l’Economie et des Finances, les opérateurs économiques et les responsables des services incriminés.

Il s’agit de:

  • la Direction provinciale des Impôts (DPI),
  • la Direction provinciale des Recettes(DPR),
  • la Direction générale des Recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD) et
  • l’Office congolais des Contrôles (OCC).

Au cours de cette rencontre, les responsables des services des taxes et des impôts ont souligné que bon nombre d’opérateurs économiques ne sont pas honnêtes.

Selon eux, certains entrepreneurs veulent échapper à l’impôt afin de réaliser plus de bénéfices.

Les opérateurs économiques locaux, eux, se plaignent depuis longtemps de nombreuses tracasseries.

Pour le président de l’assemblée provinciale, il faudra créer des conditions qui attirent les investissements.

Législation inadéquate

Le débat a été ravivé par la menace d’un citoyen tanzanien responsable d’une unité de traitement d’eau de boisson.

Il est allé dire au revoir au président de l’assemblée provinciale, affirmant vouloir quitter Mbuji-Mayi car les taxes asphyxiaient ses affaires.

Le ministre provincial de l’Economie et des Finances, Pierre Ngandu, lie cette «incompréhension» entre les opérateurs économiques et le fisc à une législation inadéquate.

Pierre Ngandu explique:

«Nous avons des textes qui sont déjà vieux par rapport à la décentralisation. Mais ce sont des lois nationales, et elles ne peuvent être modifiées que par d’autres lois nationales. Nous avons quand même proposé un autre mécanisme.»

Selon lui, le ministère des Finances prône la fiscalité de développement. Il s’agit d’un mode d’imposition accordant des facilités aux investisseurs.

«On peut envisager d’alléger les charges des opérateurs économiques et de protéger leur rentabilité,» a conclu Pierre Ngandu.