SNEL: l'étiage et les pannes techniques à Inga empêchent la fourniture normale de l’énergie électrique

Une vue du bassin de captage d'eau Inga 1. L'on remarque clairement que le niveau d'eau a sensiblement baissé de plus de 6m de hauteur. Radio Okapi/Ph. Michel KifindaUne vue du bassin de captage d’eau Inga 1. L’on remarque clairement que le niveau d’eau a sensiblement baissé de plus de 6m de hauteur. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Une vue du bassin de captage d'eau Inga 1. L'on remarque clairement que le niveau d'eau a sensiblement baissé de plus de 6m de hauteur. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Difficile pour la Société nationale d’électricité (SNEL) d’arrêter le délestage pour le moment. C’est un aveu du directeur du barrage d’Inga qui attribue cette situation à l’étiage (baisse du niveau d’eau), un phénomène qui frappe le pays depuis le mois d’avril, et aux pannes de plus de huit groupes que comptent les deux centrales du barrage, Inga I et Inga II et dont la réhabilitation est évaluée à plusieurs dizaines des millions de dollars américains.

Une équipe de journalistes partis de Kinshasa a fait le constat.

Une vue du dragage d'eau et du sable à Inga. Radio Okapi/Ph. Michel KifindaUne vue du dragage d’eau et du sable à Inga. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Une vue du dragage d'eau et du sable à Inga. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Inga est constitué de deux centrales hydroélectriques et d’une station de conversion à partir de laquelle l’électricité est transportée pour sa consommation.

Une vue du canal d'évacuation d'eau en cas de déborment. Ce canal est en pleine secheresse suite à l'étiage. Radio Okapi/Ph. Michel KifindaUne vue du canal d’évacuation d’eau en cas de déborment. Ce canal est en pleine secheresse suite à l’étiage. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Une vue du canal d'évacuation d'eau en cas de déborment. Ce canal est en pleine secheresse suite à l'étiage. Radio Okapi/Ph. Michel Kifinda

Les deux centrales Inga I et Inga II, ont perdu plus de la moitié de leurs puissances suite à la diminution du niveau d’eau du fleuve Congo, faute de pluie.

Selon le directeur du site, Lambert Mbuyi, c’est une catastrophe naturelle à laquelle est confrontée la RDC.

Tant qu’il n’y aura pas de pluie dans le pays, affirme-t-il, les deux centrales ne seront pas en mesure de produire de l’énergie suffisante.

Et si par malheur, le niveau d’eau devait davantage diminuer, prévient-il, Inga risquerait de ne plus fonctionner du tout.

Mais l’étiage n’est pas l’unique raison du déficit du courant électrique en RDC.

Sur quatorze groupes que comptent les deux centrales d’Inga, plus de huit sont en panne.

Selon Lambert Mbuyi, la réhabilitation d’un seul groupe s’évalue entre 30 et 60 millions des dollars américains.

Pour le moment, deux de ces groupes seulement ont déjà été réhabilités.

Donc, face à ces problèmes, l’étiage et les pannes techniques des groupes, il est clair que la SNEL ne peut pas arrêter le délestage à ce stade, a avoué le directeur du site d’Inga.

Des pays africains victimes de la situation

La même source a indiqué que la Snel n’est plus en mesure de fournir son électricité à d’autres pays africains. La société livre notamment 50 Megawatts au Botswana et au Zimbabwe.

«Aujourd’hui, il est difficile de continuer à leur fournir l’électricité parce que nous n’arrivons pas à produire, du fait de l’étiage, une puissance suffisante pour nous-mêmes,» a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Lambert Mbuyi a ajouté que la Snel ne peut plus honorer ses contrats avec les entreprises minières du Katanga.

Le directeur du site d’Inga propose de négocier avec la Zambie dont les barrages peuvent desservir la province du Katanga en électricité.

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