RDC: certains députés jugent «irréaliste et non sincère» le budget 2012

Une séance de travail en commission des députés élus de l’Equateur au Parlais du Peule Kinshasa/RDC, le 20/02/2012. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

Le Premier ministre Matata Ponyo a répondu, ce lundi 25 juin, aux préoccupations soulevées par les députés lors du débat général qui a suivi la présentation du projet de budget 2012 vendredi dernier à l’assemblée nationale. Certains députés estiment que ce budget, de l’ordre de 8 milliards de dollars américains, est irréaliste.

Certains députés ont apprécié le fait que les recettes représentent 62,7% de ce budget, soit environ 5 milliards de dollars américains. L’application de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), depuis le 1er janvier, y a été pour beaucoup, selon des sources financières qui estiment que cette taxe peut bien donner encore plus de fonds au Trésor public.

L’élu de Beni ville au Nord-Kivu, Georges Kiro, a soutenu que les difficultés pourraient venir des apports extérieurs, la part du budget financée par les bailleurs, qui représentent 37,7 % du budget.

«En regardant les apports extérieurs, qui sont évalués à pratiquement 3 milliards de dollars alors que l’exercice passé on était à peine à 500 millions de dollars, je vois mal comment ces recettes extérieures pouvaient être multiplié par 6 », a-t-il affirmé, concluant que c’est  budget est « irréalisable».

En plus, plusieurs  assemblées provinciales n’ayant pas voté leurs édits budgétaires provinciaux, le projet de budget 2012 n’a pas inclus les provinces. Pourtant, des investissements sur transfert aux provinces ont été prévus. Ce qui pousse le député Henry Thomas Lokondo à qualifier ce budget de non sincère:

«Dans la rubrique investissement sur transfert aux provinces, il n’y a pas une ventilation claire. C’est que le gouvernement a accordé des forfaits; cela énerve la loi sur les finances publiques de l’Etat qui consacre le principe de la sincérité du budget.»

Après les réponses du Premier ministre, attendues à la plénière de ce lundi, le projet de budget devrait être envoyé à la commission économique et financière  pour un toilettage au regard des préoccupations soulevées avant son adoption.

Au cours de la présentation du projet de budget le vendredi dernier, Matata Ponyo a indiqué ce budget présente un taux d’accroissement de 20,3 % par rapport au budget 2011. Il a assuré que 25,59 % de ressources budgétaires sont consacrées aux reformes institutionnelles destinées à renforcer l’efficacité de l’Etat.

La construction et la modernisation des infrastructures absorbent 18,38 % de ressources budgétaires. 25,19% du budget sont consacrés à la consolidation de la stabilité macro-économique et à l’accélération de la croissance « pour diminuer la pauvreté et le chômage ». L’amélioration du cadre de vie et des conditions sociales que le Premier ministre avait présenté comme la priorité de son gouvernement dispose de 29,49% du budget repartis comme suit :

Ressources hydrauliques et électricité : 11,3 %

  •      Santé publique : 6,8%
  •      Éducation : 5,6%
  •      Agriculture et développement rural : 3,4%
  •      Transport : 3 %

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