Bunia: Ashanti Gold Field Kilo licencie 86 de ses 109 agents

Hommes transportant des sacs de cassitérites de mines vers Bukavu, 2006.

La compagnie minière Ashanti Gold Field Kilo (AGK) a licencié 86 agents sur les 109 qu’elle emploie en Ituri (Province Orientale). La nouvelle a été annoncée vendredi 21 mars à Bunia par le bureau local de l’Inspection du travail. Selon ce service, le licenciement a été autorisé depuis la fin du mois de février dernier par le ministre du Travail, Emploi et Prévoyance sociale.

Parmi les agents licenciés, il y a des agents d’exécution, de maîtrise et des cadres. AGK, sans donner des détails, évoque des raisons économiques pour justifier le licenciement.

Raymond Tshedya, député national et élu du territoire de Djugu soupçonne l’entreprise de vouloir changer d’identité. Pour le chef de cité de Mungwalu, Jean Pierre Bikilisende, c’est une mauvaise nouvelle. Car, selon lui, la masse salariale des agents de l’AGK contribuait énormément à la survie économique de sa juridiction.

La société civile de l’Ituri est fortement indignée. Son coordonnateur Jean Bosco Lalo invite le gouvernement congolais à s’assumer:

«La communauté attendait plutôt de l’AGK l’augmentation de la main d’œuvre. Donc, il est temps que le gouvernement puisse résilier le contrat qui lie l’AGK à l’Okimo, pour le donner à d’autres compagnies. Parce que n’est pas la seule société qui soit capable de faire l’exploitation minière [en Ituri]. Il y a tant d’autres qui en ont besoin.»

Selon lui, l’AGK est en train de gérer des gisements d’or dans ce district, mais le fruit de cette exploitation «ne profite à personne, ni à la communauté locale, ni à l’Etat

Au mois de mai 2013, AGK avait annoncé la suspension de son projet de construction des mines dans la concession 40 de la Sokimo qu’elle continue d’occuper à Mongwalu, à 80 km au nord de Bunia. AGK avait justifié cette mesure par une crise socio-économique qui secouait ses partenaires en Afrique du Sud. Cette décision a ainsi mis fin à plus de mille emplois encadrés notamment par ses sous-traitants.

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