Isangi: les pêcheurs se plaignent de la baisse de la production de poissons

Le gouverneur Jean Bamanisa exibant le “Mboto” sur les chutes Wagenia à Kisangani, lors de la célébration de la journée nationale du poisson. Ph. Dorcas Kanku.

L’union des producteurs agricoles d’Isangi et certaines associations des pêcheurs se plaignent de la baisse considérable de la production des poissons dans ce territoire de la Province Orientale. «Cette activité n’est plus rentable», ont déploré plusieurs pécheurs lundi 24 mars à l’issue d’une réunion d’évaluation trimestrielle des activités de production agricole et de pêche à Isangi. Sur marché local, les prix de poissons ont considérablement augmenté à cause de la faiblesse de l’offre par rapport à la demande.

Un panier de 10 kg de poisson fumé vendu il y a peu à 10 000 francs congolais se négocie actuellement à 20 000 (22 dollars américains) voire plus.

La rareté et la hausse des prix du poisson sur le marché deviennent préoccupantes à Isangi. Selon les témoignages de plusieurs pêcheurs, depuis deux ans les poissons se font rares même en début et en fin d’année, périodes pourtant considérées comme de forte production.

D’après Daniel Lisungi, l’un des pêcheurs de cette cité, cette situation est observée sur le fleuve mais aussi sur les autres cours d’eau de la zone.

Les défenseurs de l’environnement attribuent cette situation à l’utilisation des filets à petites mailles. Ce qui permet la capture des petits poissons. Ils condamnent cette mauvaise pratique, appelant les pêcheurs à y mettre fin.

D’après Isidore Basongwa, membre de la commission environnement au Conseil agricole rural du territoire (Cart), certaines personnes utilisent des plantes toxiques pour capturer des poissons. Selon lui, ces produits détruisent les alevins et les foyers de reproduction des poissons.

L’année dernière, la force navale d’Isangi avait saisi une dizaine de filets fabriqués à base de moustiquaire et procédé à leur destruction. Pour le bureau du Cart à Isangi, il faut réglementer la pêche comme c’est le cas pour la chasse des gibiers.

Les organisations des pêcheurs ont reconnu que leurs membres recouraient à ces pratiques décriées. Mais elles ne proposent pas de solutions pour y mettre fin.

Selon l’inspection territoriale de l’agriculture, l’utilisation des filets à petite maille est strictement interdite. Mais les agents de l’environnement disent ne pas être en mesure d’arrêter les utilisateurs de ces filets. Selon eux, ces pêcheurs opèrent souvent la nuit.

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