Lac Kivu: l’exploitation du gaz méthane traîne les pieds

 


Le gaz méthane contenu dans le lac Kivu peut produire de l'électricité pour Congolais et Rwandais

Fin 2009, la Banque mondiale avait alloué trois millions de dollars américains au ministère de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme pour le dégazage de la presqu’île de Kabundo, située dans le Nord du Lac Kivu. Six mois plus tard, les travaux n’ont pas démarré et les langues se délient peu pour expliquer les motifs de cette lenteur.

«Le dégazage du méthane s’impose et il faut l’exploiter afin de permettre aux populations des Kivu et du Rwanda de bénéficier l’électricité, de l’eau potable et du développement économique», a estimé José Endundo, le ministre congolais de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme, dans une interview à Radio Okapi.

Cependant, actuellement rien de concret ne se fait du coté de la RDC, près de six mois après l’allocation des fonds de la Banque mondiale.

S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un expert proche du dossier a indiqué à Radio Okapi que le ministère congolais des Hydrocarbures estime qu’il doit être impliqué dans ce projet. D’après cet expert, les violons ne s’accorderaient pas entre les ministères des Hydrocarbures et de l’Environnement, d’où le blocage.

En juillet 2009, la RDC et le Rwanda avaient signé, à Kinshasa, un avenant pour l’exploitation commune du gaz méthane du Lac Kivu en vue de produire de l’énergie électrique d’une capacité de 200 mégawatts.

Dans l’accord, les deux pays s’étaient convenus de se partager 100 mégawatts, chacun, pour résoudre le déficit en électricité dans cette partie de la Région des Grands Lacs.

D’après le ministre de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme, la lutte contre la déforestation est un autre aspect majeur de l’exploitation du méthane que contient le Lac Kivu.

Le recours au méthane permettra de mieux protéger les forêts car le bois reste la principale source d’énergie dans les milieux ruraux, ajoute José Endundo Bononge.