Les véhicules usés augmentent la pollution de l’air à Kinshasa

Le nombre de voitures a augmenté au cours des dernières années à Kinshasa. En 2010, cette métropole comptait environ 500 000 véhicules, soit une voiture pour 20 habitants, dans une ville dont la population est estimée à plus de 10 millions d’habitants. Comparé à 2009, ce chiffre représente une augmentation de 12,5%. Seulement, beaucoup de ces véhicules, de seconde main, sont importés de l’Europe et de l’Asie étant usés et bons pour la casse. Ils augmentent la pollution de l’air, indiquent les experts.

Une étude menée en février 2010 par un groupe d’experts congolais en environnement de l’Université de Kinshasa (Unikin) révèle que la pollution de l’air provoquée par le gaz d’échappement des voitures peut représenter un danger pour la santé et atteindre des niveaux élevés, surtout lors des embouteillages.

Et les embouteillages sont fréquents à Kinshasa. Avec la réhabilitation des principales artères, des bouchons monstres sont observés lorsque les routes sont barrées ou déviées pour cause des travaux dans la capitale.

Selon les experts de l’Unikin, le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz, dans les conditions normales de température et de pression, les molécules sont constituées d’atomes d’oxygène (O) et d’azote (N). Le dioxyde d’azote participe à divers mécanismes engendrant diverses pollutions.

D’après les mêmes sources, les voitures sont à l’origine de 32% des émissions de dioxyde d’azote dans l’air: sa concentration moyenne à l’intérieur d’un véhicule est bien supérieure à la limite recommandée par celle que l’OMS.

L’OMS estime que la pollution atmosphérique est responsable d’environ 2 millions de décès prématurés par an, pour plus de la moitié dans des pays en développement.

Dans bien des villes, les concentrations annuelles moyennes, proviennent essentiellement de la combustion de carburants fossiles ou autres. Cette concentration, d’après l’OMS, dépasse les 70 microgrammes par mètre cube.

Pour ce faire, les nouvelles directives affirment que pour éviter toute atteinte à la santé, ces concentrations devraient être inférieures à 20 microgrammes par mètre cube.

Conséquences

La pollution de l’air, selon des experts, peut être la cause de décès précoces; parce que les effets de la pollution sur la santé sont deux à trois fois plus élevés que ceux estimés.

Les données du ministère de la Santé font état, en 2010, des cas de bronchite, d’asthme et de maladies respiratoires en RDC, notamment chez les enfants.

Il y a quelques années, un enfant sur dix souffrait des problèmes respiratoires. Mais aujourd’hui, d’après Jean Marie  Kayembe, spécialiste en pneumologie et professeur aux facultés de médecine à l’Unikin, environ trois enfants sur dix souffrent des maladies respiratoires dans la ville de Kinshasa.

Cet expert attribue cette légère augmentation des cas de maladies respiratoires au manque d’assainissement de la ville et au nombre des véhicules exagéré à Kinshasa.

Ce n’est pas tout. La pollution de l’air nuit aussi à l’environnement. Elle participe à la destruction de la couche d’ozone et augmente les gaz à effet de serre, estiment les experts en environnement.

Train? Vélo? Marche à pied?

Dans ce contexte, les experts estiment que le transport ferroviaire urbain participerait à la réduction de la pollution de l’air. Ce réseau quasi inexistant en RDC, peine à fonctionner à Kinshasa. D’ailleurs, la Société congolaise des transports publics (SCTP), ex-Onatra, a acquis, début février 2011, treize voitures pour relancer son réseau entre Kinshasa et Kasangulu, dans le Bas-Congo (Ouest de la RDC).

Vale Manga, expert en circulation routière, propose de rouler à vélo ou de faire la marche à pied. Ces moyens de transport sont très écolo et bons pour la santé.