Ituri: petits éleveurs et agriculteurs se disputent les terres avec les grands fermiers de Bahema-Sud

Carte du district de l'Ituri en Province Orientale.Carte du district de l’Ituri en Province Orientale.

Carte du district de l'Ituri en Province Orientale.

Tous les concessionnaires des fermes se trouvant dans le secteur des Bahema-Sud en Ituri dans la Province Orientale ont jusqu’au lundi 13 février pour produire au bureau du district leurs titres de propriété. Cette décision a été prise, mercredi 7 février, à Bunia à l’issue  d’une rencontre qui a réuni éleveurs, agriculteurs et concessionnaires autour du commissaire de district assistant en charge de l’administration.

Ce contrôle, selon les autorités du district de l’Ituri, vise à régler une fois pour tous les conflits fonciers qui opposent petits éleveurs et agriculteurs aux concessionnaires des grandes fermes.

Les éleveurs et agriculteurs accusent, en effet, les concessionnaires d’avoir étendu illégalement la superficie de leurs concessions à des pâturages collectifs de la population. Ils leur reprochent aussi la saisie des bêtes en divagation, la perception illégale des amendes et les coups et blessures.

Les concessionnaires détiendraient à eux seuls, plus de 70 % des terres pour leurs bétails. Les petits éleveurs et agriculteurs s’en plaignent et disent ne plus disposer d’espaces suffisants pour survivre.

Tchweki Nyamavi, le représentant de vieux sages dans le secteur, explique:

«La superficie du groupement des Bahema-Sud s’étend sur 17 kilomètres carrés. 15 sont occupés par les quatre concessionnaires. Et les cinq mille habitants se contentent seulement de 2 kilomètres carrés

Au cours de cette rencontre, seul, le concessionnaire Kwonke Rwakagoro a pu produire ses titres de propriété. Pour maintenit la paix sociale, Jean Paul Buino, son avocat conseil, a accepté que les limites de la concession de son client soient revues par le service du cadastre.

«Ce sont les services techniques du cadastre qui vont replacer les bornes, délimiter les  concessions de mon client par rapport au pâturage collectif. Ce qui permettre de dégager la lumière et de mettre définitivement fin à ce conflit.»

Tous les autres concessionnaires ont déclaré garder leurs titres en Ouganda pour raison de sécurité. Cette version a été rejetée par le commissaire de district assistant, qui a aussitôt exigé que tous produisent avant lundi 13 février, des titres de propriété, à défaut des photocopies. Ces documents, selon la même source, devraient être confrontés avec des archives disponibles aux services techniques du cadastre.

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