Exploitation du pétrole dans le parc des Virunga : la biodiversité du lac Edouard sera préservée, selon l’entreprise Soco

Capture d’écran de la page d’accueil du site web de Soco International

Le chargé de sensibilisation de l’entreprise Soco en RDC, Jean Rigobert Tshimanga a assuré, dimanche 16 juin à Radio Okapi, que la production du pétrole dans le parc national des Virunga ne posera aucun problème environnemental pour le lac Edouard. L’exploration et l’exploitation du pétrole dans cette aire protégée est l’objet d’une vive polémique. Certaines ONG de défense de l’environnement estiment notamment que la biodiversité de cette aire protégée risque d’en pâtir. 

Pour Jean Rigobert Tshimanga, cette crainte n’est pas justifiée. « Soco n’est pas partisane de la destruction de la biodiversité. L’exploitation du pétrole, ce n’est pas comme les gens pensent qu’on va creuser un grand puits dans le lac Edouard et le pétrole va commencer à flotter détruisant le poisson », a-t-il affirmé, précisant que l’exploitation pétrolière se fera sur la terre ferme et pas dans les eaux du lac.

Ce point de vue est partagé par l’ONG locale Cadre de concertation communautaire pour la  protection de Virunga (Cacopvi).

Selon son secrétaire exécutif, Jean-Baptiste Kiyana, les communautés locales vont tirer plusieurs bénéfices des activités de l’entreprise Soco notamment en termes de création d’emploi.

L’exploitation et l’exploration du pétrole dans le parc Virunga est buté des résistances depuis la signature de l’ordonnance présidentielle accordant l’exploration et la production du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est de la RDC à l’entreprise SOCO internationale en juin 2010.

Après la signature de cette ordonnance, les experts environnementalistes du Nord-Kivu avaient exigé une étude indépendante de l’impact environnemental de ce projet avant le début de l’exploration.

Au mois d’août de la même année, une étude de l’impact de l’exploitation du pétrole sur l’écosystème du parc a été menée en 2010 par un comité institué par Soco international et le ministère des Hydrocarbures.

Le directeur général Afrique de Soco international, Serge Lescaut avait déclaré que son entreprise attendait que le gouvernement congolais valide les résultats de cette étude pour lancer l’exploitation pétrolière.

Mais l’Institut congolais de conservation de la nature (ICCN) avait estimé que le bureau qui a mené l’étude d’impact environnemental n’avait aucune expertise. Son administrateur délégué général adjoint s’était dit plutôt favorable à la mise sur pied d’un bureau d’études indépendant pour « ne pas sacrifier les trois quarts du parc menacés par le projet ».

Selon des sources concordantes, les résultats de cette étude n’ont pas encore été rendus publics.

En avril 2012, des habitants de deux villages riverains du lac Edouard, Vitshumbi et Nyakakoma, ont organisé une caravane motorisée pour manifester leur soutien au projet d’exploration du pétrole dans ce bloc 5 du rift graben Albertine.

Des membres de la société civile, les syndicats des enseignants du Congo, ainsi que des nombreuses organisations locales de développement étaient à la tête de cette manifestation. Pour eux, cette exploitation constitue une bonne opportunité pour ces villages.

« Avec la maigre prise de poisson dans le lac, les activités de Soco pourraient être une alternative pour une population qui ne vit que de la pêche », avait notamment déclaré un manifestant.