Kinshasa : les environnementalistes discutent de la survie de grands singes

Bonobo au sanctuaire Lola Ya Bonobo, Kinshasa, 2003.

Les acteurs œuvrant pour la protection de grands singes réfléchissent depuis lundi 6 mai sur la survie de ces espèces menacées de disparition. Au cours d’un atelier qui devra prendre fin ce mardi, le responsable de la direction « conservation de la nature » du ministère de l’Environnement et conservation de la nature, Léonard Mwamba Kanda, a affirmé que cette réunion vise à mettre en place des mécanismes pour la protection de ces animaux. Parmi ces mécanismes, la sensibilisation et l’éducation.

« Il faudrait que tout le monde prenne conscience que ces grands singes, qui avant l’indépendance, étaient à deux millions de têtes pour toute l’Afrique, sont aujourd’hui à deux cent mille, c’est-à-dire qu’on a tout décimé », a déclaré Léonard Mwamba Kanda.

Il a ajouté que les grands singes sont des indicateurs de la vie : « Là où il y a les grands singes, l’écologie est florissante, les forêts sont là ».

Cet atelier est organisé par le ministère de l’Environnement et conservation de la nature en collaboration avec ses partenaires le Fonds mondial pour la nature (WWF) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Pour le WWF, plusieurs facteurs contribuent à la disparition de ces grands singes, notamment la circulation des armes, le manque d’information sur les espèces protégées dans certains coins du pays, une forte demande de la viande boucanée et l’ignorance de la loi sur la chasse et les espèces totalement protégées.

Afin de protéger les grands singes, le conseiller des aires protégés de WWF, Omari Ilambu, a estimé qu’il faut de plus en plus sensibiliser les populations autochtones.

« On ne peut pas arriver à arrêter quelque chose qui n’est pas encore inculquée dans le subconscient des gens. Il faut que les gens soient sensibilisés pour comprendre l’importance de ces espèces dans la vie quotidienne de toutes ces communautés et sensibiliser ceux qui orientent leur marché vers la vente de ces animaux, leur expliquer la valeur écologique de ces grands singes », a-t-il déclaré.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que l’habitat forestier de grands singes en 2030 diminuera de 90% et 99% des gorilles vont disparaitre, évoquant la déforestation, les mises en culture, la construction de routes.

Les populations rurales braconnent et chassent les grands singes malgré les interdictions gouvernementales.

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