Isangi: les conflits communautaires retardent la mise en œuvre du projet Redd

Troncs d’arbres dans la concession Safbois à Djabir, prêt de Isangi, dans la province orientale, 2005.

Les conflits sur les forêts intercommunautaires retardent la mise en place des programmes de protection de la forêt dans le cadre du processus Redd à Isangi, cité située à 125 km à l’ouest de Kisangani dans la Province Orientale. Ces conflits qui peuvent être violents opposent des villages voir des secteurs et chefferies sur le droit de jouissance de la terre, selon les représentants de ces communautés.

Ces derniers participent lundi 14 et mardi 15 octobre à la formation sur les droits des communautés locales vivant dans les zones d’exécution du projet de lutte contre le changement climatique Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (Redd).

Le premier grand conflit cité par les participants à la formation sur les droits des communautés locales oppose le village de Yaekela aux trois autres villages du secteur Turumbu. Il s’agit de Lilanda, Yayoli et Yangole.

Ces villages sont directement ou indirectement ciblés par le projet pilote REDD géographiquement intégré d’Isangi.

Selon les représentants des communautés locales, le village Lilanda a de grandes étendues forestières et n’acceptent pas voir le village voisin Yaekela bénéficier des intérêts du projet REDD, notamment la rébilitation des routes, la dotation en semences et en outils de production agricole. Ces deux communautés se battent à coup d’armes blanches depuis plusieurs années pour l’exploitation des terres arables.

Selon le conseil agricole rural de gestion, dans tous les sites de deux projets REDD d’Isangi, d’autres conflits de propriété des forêts opposent les chefferies de Kombe et Liutua ou encore les villages Mangala et Baonga.

Pour les représentants des communautés locales, tous ces conflits freinent les activités de mise en place des champs modernes,  de reboisement des espaces cultivés et de conservation de forêt.

A Lilanda en l’occurrence, les chercheurs de l’Université de Kisangani (Unikis) ont été interdits d’entrer dans la forêt pour les travaux de comptage d’arbres et de calcul des carbones.

Selon les responsables du projet REDD, les questions de changement climatique concerne toutes les communautés et la cohabitation pacifique des populations est l’une des conditions de réussite.

Ce projet avait démarré un programme de reboisement de 90 hectares de forêt dans le territoire d’Isangi dans la Province Orientale devant s’étendre jusqu’en 2014. L’objectif est de reconstituer la forêt détruite suite aux mauvaises pratiques agricoles.

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