Pollution: deux entreprises indemnisent des cultivateurs au Katanga

Des conteneurs en plastique flottant sur la rivière Kalamu non loin de l’avenue Bongolo dans la commune de Kalamu à Kinshasa constituent une pollution de l’environnement. Ph. Radiookapi/Innocent Olenga

Près de 248 cultivateurs de Kapolowe Gare ont reçu chacun l’équivalent de 500 dollars américains, mercredi 18 juin, au titre d’indemnisation pour la pollution qui a détruit leurs cultures dans le territoire de Kambove, province du Katanga. Depuis deux ans, ces cultivateurs réclamaient réparation aux entreprises chinoises Comilu et Cimco accusés d’avoir déversé des déchets toxiques dans trois rivières. 

Les indemnisés sont les cultivateurs et autres fermiers ayant perdu toutes leurs cultures et leur bétail au mois d’octobre 2012. Selon les sources locales, ils avaient été victimes de la pollution des trois rivières (Kalunika, Kasenshi et Kalumbubashi) par les rejets toxiques que les entreprises chinoises Comilu et Cimco y déversaient.

Les fermiers utilisaient l’eau de ces rivières pour arroser leurs cultures et abreuver leur bétail.

Après près deux ans de réclamation, chaque ménage reçoit une somme de 500 dollars américains. Le paiement  des indemnités, effectué sous la supervision de ministres provinciaux de l’Intérieur et de l’Environnement, est consécutif à un compromis issu de négociations entre les deux parties.

«Nous avons eu 500 dollars. Nous remercions le gouvernement provincial, parce que les Chinois paient difficilement. Nous demandons aux autorités de dépolluer les rivières. Nous en avons beaucoup souffert !», a affirmé un bénéficiaire.

Pour l’administrateur du territoire de Kambove, Hippolyte Kalenga wa Mpoyo, les entreprises minières doivent éviter dans l’avenir de polluer d’autres cours d’eaux, au risque de payer des amendes.

«L’exécutif provincial a recommandé aux entreprises minières de se conformer aux normes minières. C’est-à-dire elles doivent en finir complètement avec la pollution de notre environnement, pour ne pas faire souffrir la population du Katanga», a-t-il poursuivi.

Le ministre de l’Environnement, Bavon N’sa Mputu, avait été interrogé mercredi 16 avril dernier à l’Assemblée nationale sur la pollution par les entreprises minières basées dans le territoire de Kambove et le non-respect des engagements de l’étude d’impact environnemental. Les députés avaient reconnu que l’exploitation minière dans cette région affectait la production des poissons et les cultures maraichères.

Dans un rapport publié en octobre 2013 dans la ville de Likasi, l’ONG Umoja avait accusé quatorze entreprises minières de polluer le sol et les rivières de la ville de Likasi et du territoire de Kambove.  Selon cette organisation, ces entreprises jettent leurs déchets et d’autres matières acides dans les rivières ou «ailleurs dans la nature».