Affaire Chebeya: les parties civiles exigent l’inculpation du Général Oleko

Le Général Jean de Dieu Oleko, commandant provincial de la police de Kinshasa, 3/06/2010.Le Général Jean de Dieu Oleko, commandant provincial de la police de Kinshasa, 3/06/2010.

Le Général Jean de Dieu Oleko, commandant provincial de la police de Kinshasa, 3/06/2010.

Le Général Jean de Dieu Oleko, commandant provincial de la police de Kinshasa a comparu le lundi 7 février à la prison centrale de Makala, devant la Cour militaire, comme renseignant pour éclairer la lanterne des juges sur son communiqué de presse du 2 juin 2010. Le premier communiqué qui annonçait officiellement la mort de Floribert Chebeya, militant congolais des droits de l’homme retrouvé mort et étendu sur la banquette de sa voiture le même jour à l’aube, selon la police.

Dans son communiqué du 2 juin 2010, le Général Oleko avait affirmé qu’il n’y avait aucune trace visible de violence sur le corps sans vie de Floribert Chebeya qu’on venait de découvrir à Mitendi, dans la périphérie ouest de la ville de Kinshasa, alors que plus tard, tous les rapports de la police scientifique et des autres services dépêchés sur le site ont soutenu le contraire.

Question de la Cour au général Oleko: « De qui déteniez-vous cette mention [aucune trace visible de violence]  contenue dans votre communiqué et comment la jugez-vous? »

Le Général Oleko: «Moi, le dernier qui me voit c’est mon officier de renseignements, c’est  l’inspecteur Petit Jean… »

Sur place, la Cour fait intervenir l’officier de renseignements cité. L’inspecteur Petit Jean Iluku réfute sur-le-champ les propos du Général Oleko.

«Ce que le général a affirmé dans son communiqué ne figurait pas dans mon rapport que je lui avais transmis», rétorque-t-il catégorique.

La partie civile demande alors au commandant de la police de Kinshasa s’il peut élaguer de son communiqué la fausse mention. Sans ambages, le général Oleko répond: “Oui, je le ferai.”

Les avocats des parties civiles le prennent au mot et exigent que la Cour applique immédiatement l’article 219 du code judiciaire militaire en inculpant le général pour avoir insinué que Floribert Chebeya serait mort de ses propres turpitudes et non d’un meurtre.

En fait, les avocats demandent à la Cour militaire d’auditionner le Général Oleko comme un prévenu et non plus comme renseignant.