RDC : A quoi joue l’opposition congolaise? – Slate Afrique

Fissurée après les législatives de novembre 2011, l’opposition congolaise cherche péniblement à exister.

Les résultats des législatives du 28 novembre 2011 ont vu les partis de l’opposition en République démocratique du Congo remporter quelques sièges dans la nouvelle Assemblée nationale.

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de l’opposant historique Etienne Tshisekedi réussit à rafler 42 sièges, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba s’en sort avec 22 élus, et l’Union pour la nation congolaise (UNC) obtient 12 sièges.

Comme il fallait s’y attendre, la Majorité présidentielle obtient le gros lot avec 341 élus sur les 500 que compte la nouvelle Assemblée nationale congolaise.

Après le scrutin couplé de novembre (présidentielle et législatives) de novembre, l’opposition avait retrouvé l’unité qui lui avait manqué avant le scrutin pour dénoncer les fraudes et tricheries. Certains ont même demandé, en vain, l’invalidation pure et simple des résultats.

Menaces de radiation

L’UDPS d’Etienne Tshisekedi, fidèle à son «radicalisme démocratique», ne reconnaît pas les résultats des législatives (officiellement), et s’oppose à ce que les élus de son parti siègent à l’Assemblée nationale, laquelle a rouvert ses portes le 16 février 2012. Ironie du sort, c’est l’un des élus de ce parti, Timothée Kombo, élu de Madimba dans la province du Bas-Congo, doyen des députés, qui a dirigé le bureau provisoire de l’Assemblée.

Valentin Mubake, conseiller politique d’Etienne Tshisekedi, candidat malheureux aux législatives, a menacé d’exclure tous députés de l’UDPS qui siégeraient au Parlement. Ceux qui seraient tentés par le «fauteuil d’honorable», se verraient retirer «le label sur la base duquel», ils ont «été élus» et celui de «membre du parti».

Chose faite donc pour Timothée Kombo. Depuis le 20 février, ce député, le seul élu sur la liste de l’UDPS qui n’a pas respecté cette consigne de boycott, est exclu du parti. Entretemps, Félix Tshisekedi, fils du père, élu dans la ville de Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, ne s’est pas rendu au Palais du peuple (Assemblée nationale). Il dit attendre le «mot d’ordre du président du parti».

Il estime qu’il faut «nettoyer cette Assemblée nationale de tous les imposteurs qu’il y a là-bas.» Puis, il ajoute:

«Je ne me vois pas aller siéger à côté des gens qui ont volé les voix du peuple congolais.»

Options variées

Pour ceux qui vont siéger, «chacun est libre de faire ce qu’il veut». Liberté et démocratie, visiblement sous haute surveillance du leader du parti, au risque d’être radié. Ils sont, au total, 33 élus de l’UDPS sur la quarantaine, exclus du parti, depuis le mois d’avril 2012.

«Certains cadres du parti reconnaissent les résultats des législatives, confie un membre de l’opposition. Mais ils veulent que tout le monde se retrouve dans la même situation de perdant. S’ils avaient été élus, ils n’auraient pas été rigides, au point d’empêcher que d’autres députés de l’opposition aillent au Parlement.»

Du côté des alliés du parti de Tshisekedi, l’équation n’est pas si simple. Il y a ceux qui voudraient mener la lutte à l’intérieur des institutions. Et d’autres, qui se rangent derrière la radicalité de l’UDPS.

Ainsi, Eugène Diomi Ndongala de la Démocratie chrétienne, ancien ministre des Mines sous Joseph Kabila, connu pour ses libéralités et ses largesses, affirme:

«Les députés de la Démocratie Chrétienne ne siègeront pas à l’Assemblée nationale. Nous suivons la philosophie d’Etienne Tshisekedi», a-t-il fait savoir le 25 février. Son parti ne compte que deux députés.

Pourtant, dans les rangs de l’UDPS, les lignent commencent à bouger. Le 1er mars 2012, un groupe de députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social a pris part à une séance plénière de l’Assemblée nationale. Lire la suite sur Slate Afrique.com