RDC: Le rap, l'arme fatale contre la guerre-Slateafrique

Le rap peut-il aider les jeunes à oublier la guerre? S’il ne peut les guérir, il peut toutefois les aider à passer à autre chose. Fin 2009, Agata Pietron, photographe et journaliste d’origine polonaise, s’est rendue dans le Nord-Kivu (est de la RDC), à l’origine pour défendre la cause des femmes. Mais le voyage ne s’est pas vraiment passé comme prévu, tel qu’elle l’écrit sur son blog, hébergé par Newsmotion.org:

«Au cours des premiers jours de mon voyage, alors que j’étais en train de fumer une cigarette, j’ai été abordée par de jeunes garçons du coin. J’ai éveillé leur curiosité pour une foule de raisons: il n’y a pas beaucoup de blancs dans la région, et normalement les femmes ne fument pas (à part les prostitués) (…) Ils étaient courtois et respectueux. (…) Ils portaient des anneaux et certaines de fausses chaînes en or avec des pendentifs. Et bien sûr, ils avaient des téléphones portables. Le look, bien sûr, était crucial, même si c’était juste une apparence.»

Une apparence qui fait allusion à la passion commune de ces jeunes: le rap et le hip-hop. Car au-delà des galères quotidiennes, des atrocités qu’ils ont vécu avec une guerre pas tout à fait terminée, la musique, le rap «urbain» d’inspiration afro-américaine semble un véritable garde-fou contre les fantômes du passé. D’après la journaliste:

«L’un des seuls moyens pour cette jeunesse de trouver l’inspiration était la musique: rap et hip-hop. Ils l’écoutent sur la radio locale, et quand la connection Internet fonctionne, ils regardent des clips sur YouTube de groupes de rap américains et français. Ils sont très sensibles à cette musique car c’est une musique chantée par des noirs qui viennent du ghetto, ou de nulle part. La colère que les chanteurs expriment dans leur musique pour défendre des causes telles la justice sociale et les droits de l’Homme fait écho chez ces jeunes. » Lire la suite sur slateafrique.com