KINSHASA, 21 août 2012 (IRIN) – D’après les ONG, des milliers d’enfants et de jeunes hommes fuient les zones contrôlées par les rebelles dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, pour échapper au recrutement imposé par les insurgés.
« Un jour, cinq rebelles du M23 ont surgi dans notre ville [Rugari, au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu]. Ils sont allés demander au chef de leur indiquer les maisons où ils pouvaient trouver des jeunes hommes. Le chef a résisté, ils l’ont attaché et sont allés fouiller les maisons jusqu’à ce qu’ils arrêtent 36 enfants et les [ont emmenés] ailleurs pour les entraîner au combat », a déclaré à IRIN Barthelemy Schilogolo, responsable de l’ONG locale, Paix et Justice pour la Réconciliation.
Le M23 – un groupe d’anciens soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) qui s’est mutiné en avril – affronte les troupes gouvernementales dans le Nord et dans le Sud-Kivu ; le conflit a provoqué le déplacement de près de d’un demi-million de personnes. Un certain nombre d’autres milices locales – connues sous le nom de Maï-Maï – ont pris part au conflit et ont également été accusées de violer les droits humains.
Selon M. Schilogolo, les combattants du M23 subissent des pressions pour augmenter le nombre de recrutés. « Tous les deux jours, des commandants du M23 arrivent de Bunagana [une ville tenue par le M23 à la frontière entre la RDC et l’Ouganda] à Rugari et effectuent des patrouilles régulières pour contrôler la façon dont les combattants maintiennent leurs positions. J’ai vu dans certaines zones un commandant de front enlevé de force lorsqu’il n’est pas capable de montrer combien de nouvelles recrues il a engagé », a-t-il dit.
L’ONG Vision du Monde a récemment souligné le problème, signalant que près de 200 enfants avaient été forcés de prendre part au conflit. L’organisation affirme que la majorité des réfugiés – qui seraient 57 000 selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires – en fuite vers les pays voisins ; le Rwanda et l’Ouganda, sont des enfants, et des témoignages affirment qu’ils fuient le recrutement forcé dans les groupes armés.
Le Haut Commissariat aux droits de l’homme a également rapporté que plus de 100 civils – pour la plupart, de jeunes hommes âgés de 24 ans ou moins – ont été enrôlés de force par le M23 ces quatre derniers mois.
Auguy Sebisimbo a été recruté de force parmi quinze autres jeunes – y compris des enfants âgés de 12 ans – par le M23 en juillet dans sa région, Rutshuru, la ville principale de la zone contrôlée par le M23.
« Ils nous ont emmenés à Bunanga, nous ont donné des armes et des uniformes militaires sans aucun entraînement, à part quelques exercices pour nous apprendre à tirer », a-t-il déclaré à IRIN. Lire la suite sur IRIN News.org








