RDC: François Hollande dans le piège kinois-L’Express

A Kinshasa, théâtre du 14e Sommet de la francophonie, le tombeur de Nicolas Sarkozy devra détailler son credo africain lors d’un grand oral attendu les 12 et 13 octobre. Sans cautionner l’autocrate congolais Joseph Kabila.

Ancien de la fameuse promotion Voltaire, François Hollande sait tout du grand oral de l’ENA. Place, en version africaine, aux grands oraux de l’année. Les discours qu’il prononcera les 12 et 13 octobre, à Dakar (Sénégal) puis à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), à la faveur de son voyage initiatique sur le continent noir, dessineront les contours d’une “rénovation” du lien postcolonial.

En clair, il revient au locataire de l’Elysée de tenir la vaine promesse de rupture de son prédécesseur. Devant les députés sénégalais, il aura beau jeu de panser les plaies ouvertes par la navrante adresse de Dakar de juillet 2007, œuvre d’un Nicolas Sarkozy moins entré dans l’Histoire que l’”homme africain” fantasmé dont il flétrissait l’apathie.

L’escale au pays de la teranga -l’hospitalité-, théâtre en douze ans de deux alternances par les urnes, aura aussi le mérite de diluer l’impact d’une étape kinoise controversée.

Chaque mot, chaque geste sera scruté à la loupe

Certes, il s’agit d’assister au 14e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie. Le plaidoyer du patron de l’OIF, l’ex-chef d’Etat sénégalais Abdou Diouf, aura d’ailleurs contribué à convaincre Hollande de s’aventurer sur la rive sud du fleuve Congo. Là-bas, chaque mot, chaque geste sera scruté à la loupe.

C’est que l’ex-Zaïre de Joseph Kabila, intronisé en janvier 2001, au lendemain de l’assassinat de son père, Laurent-Désiré, piétine les normes démocratiques. Le scrutin présidentiel de novembre 2011a épuisé l’arsenal des fourberies électorales. Au royaume des crimes impunis, l’avocat des droits humains et le journaliste indocile ont le choix entre le silence, le cachot et l’exil. Sans imposer de conditions explicites à la venue de François Hollande -le diktat n’est plus de saison-, Paris avait prié l’hôte congolais de lâcher quelques gages. “Et là-dessus, jurait-on au Château, nous serons intraitables.”  Lire la suite sur lexpress.fr