Internet: la CIA s'invite encore dans vos conversations sur le web - RTBF

 

Le Parlement européen va-t-il réagir, cette fois-ci ? Le rapport du Centre d’études sur les conflits, liberté et sécurité qui lui a été remis tire la sonnette d’alarme: le Foreign Intelligence and Surveillance Act américain (FISA), prolongé au mois de décembre, est “un risque pour la souveraineté européenne sur ses données bien plus grave qu’aucune autre loi étudiée par les législateurs européens”.

 

Qu’est-ce que le FISA ? On le sait, les mandats du précédent président américain, George W. Bush, ont été marqués par l’adoption de plusieurs lois permettant aux services de renseignements ou de l’armée de surveiller étroitement les citoyens américains. Dans ce cadre, le FISA, voté en 2008, était censé régulariser rétroactivement les mises sous écoutes effectuées de façon illégale par l’administration Bush dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Mais une partie de cette loi était consacrée à la surveillance de citoyens étrangers. Le FISA permettait, entre autres, d’avoir un œil sur les échanges informatiques entre ces derniers et des citoyens américains.

Un outil de “surveillance de masse”

Dans la pratique, il s’est avéré que la surveillance était encore plus insidieuse. Moins protégés par les principes constitutionnels, empêchant les intrusions dans la vie privées et les arrestations arbitraires, les étrangers y sont lourdement ciblés.

Les autorités américaines ont créé un outil de “surveillance de masse“, dénonce Caspar Bowden, ancien conseiller sur la vie privée à Microsoft Europe et coauteur du rapport. Pour arriver à ses fins, le gouvernement américain sollicitait en effet les données des plus grandes entreprises informatiques américaines. Google, Facebook ou Microsoft transmettaient toutes sortes d’informations sur leurs utilisateurs étrangers. Étaient concernées les données stockées, ou échangées en temps réel, par messagerie instantanée par exemple.

Un tribunal secret régissait ces investigations. Il pouvait émettre un mandat, secret, obligeant ces entreprises à coopérer. Ses prérogatives ne se limitaient pas aux questions de sécurité nationale ou de terrorisme. Toute organisation politique – ou considérée comme telle – étrangère était potentiellement ciblée. Lire la suite sur rtbf.be