Afrique: les trois plaies du Mali-Le Monde

“Le retour au Mali de nombreux jeunes Touareg entraînés au maniement des armes en Libye apparaît directement lié aux affrontements. La situation ne cesse de se dégrader.” Cet extrait d’une note de la Direction des affaires africaines et malgaches du Quai d’Orsay pourrait dater de 2012. Un an après la chute de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, les deux tiers du territoire malien échappent à l’autorité centrale, conquis par des groupes armés.

Mais ce texte remonte à… 1991 ! A cette époque, les affrontements avec les Touareg se multiplient dans la région. Le rédacteur du ministère des affaires étrangères évoque alors le sentiment de marginalisation des Touareg, l’absence de toute politique “constructive” de l’Etat ; rappelle le “divorce racial”, le “refus de la négritude” de la part des Touareg, très impliqués dans les traites esclavagistes. Il souligne aussi que “les dirigeants maliens ont clairement indiqué que, hors de l’aide de la France, il n’y aurait pas de salut”.

Plus de vingt ans après, grâce à l’intervention militaire française, le Mali s’éloigne d’un pas du précipice dans lequel une rébellion menaçait de le faire sombrer. L’histoire se répète donc ? Rien n’est moins vrai. Si certains ingrédients de la révolte demeurent, de nouveaux facteurs sont apparus. Lire la suite sur lemonde.fr