Province Orientale: 65% des animaux protégés ont disparu du parc de la Garamba

Buffles et éléphant dans le parc des Virunga, Nord-Kivu, 2004.

Le parc de la Garamba (Province Orientale) a perdu environ 65% de ses espèces animales protégées au cours de ces trois dernières décennies. L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a révélé ces chiffres le week-end dernier. Selon cet organe, le rhinocéros a quasiment disparu alors que la population de girafes, buffles et éléphants a fortement diminué.

Le conservateur du parc de la Garamba, Christian Amboya, a indiqué qu’il n’y a aucun rhinocéros contre plus de cinq cents en 1976. Même situation pour les éléphants dont on ne retrouve plus que mille huit cents têtes sur les vingt-cinq mille qui habitaient le parc. Le nombre de girafes est passé de 370 à 22 et il y a actuellement 4 000 têtes de buffles qui étaient chiffrés à 60 000 à la fin des années 70. Si les braconniers déciment les éléphants à cause de son ivoire, la poudre de la corne du rhinocéros est faussement réputée être un aphrodisiaque.

Face à cette situation, Christian Amboya a lancé un cri:

«Nous demandons à la population locale de s’approprier la protection de ce site, dénoncer les braconniers et sensibiliser d’autres membres des communautés pour combattre le braconnage comme font certains chasseurs».

De leur côté, des chefs coutumiers et la société civile de Dungu se sont engagés à soutenir la lutte contre le braconnage dans le parc de la Garamba.

L’abbé Benoît Kinalegu, directeur de la commission diocésaine justice et paix de Dungu-Doruma a expliqué la démarche des chefs locaux, décidés à combattre le braconnage dans cette contrée:

«Nous allons premièrement sensibiliser les communautés à la protection des espèces protégées de notre faune et flore et dénoncer toutes sortes de mouvements autour de notre parc notamment le braconnage transfrontalier, le braconnage professionnel».

Le prélat catholique a également dénoncé la présence des braconniers étrangers dans le parc de la Garamba. Ils ont récemment abattu 22 éléphants via leurs hélicos dans le parc de la Garamba.

Pour mieux protéger les animaux, l’abbé Benoit Kinalegu a proposé la création d’une organisation professionnelle de lutte contre le braconnage qui devra travailler en collaboration avec le personnel du parc de la Garamba.

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