Le Potentiel : «Dr Mukwege, candidat de l’Occident»

Revue de presse congolaise de mardi 5 septembre 2017
 
La question d’une probable transition sans le président Joseph Kabila, la tentative de la modification du règlement intérieur de la Cour constitutionnelle et la question de la vente séquentielle du carburant à la pompe sont les sujets principaux que la presse abordent mardi 5 septembre.
 
L’idée d’une transition sans le président Kabila a apparemment séduit l’Occident, écrit Le Potentiel à la une. Le journal annonce que le projet soutenu à bout de bras par la Suède puis par l’Union européenne, a trouvé un écho favorable aux Etats-Unis. Pour diriger cette période et conduire le pays vers les élections très attendues, le dévolu est jeté sur le Dr Denis Mukwege, médecin-directeur de l’Hôpital général de Panzi, surnommé aussi «réparateur des femmes violées», révèle le tabloïd.
 
Selon Le Potentiel, l’Occident voit en Dr Mukwenge, «une précieuse pièce de rechange pour donner la chance à la RDC de vivre enfin la première alternance de son histoire par la voie des urnes». Une solution qui permettrait au peuple congolais, d’étancher sa soif de la démocratie, car il n’attend plus que l’ultime délivrance pour faire sauter tous les verrous qui obstruent la voie qui mène à la tenue d’élections libres et véritablement démocratiques, conclut le journal.
 
Entre l’idée d’une transition et sa matérialisation, il y a un grand pas à franchir. Et parmi les verrous à faire sauter, Le Phare alerte sur les manœuvres de la majorité présidentielle (MP) à réduire à néant l’indépendance et la neutralité de la Cour constitutionnelle.

Le journal s’appuie sur le communiqué de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA), dirigé par le constitutionnaliste, André Mbata. En effet, son ONG dénonce un projet d’amendement du règlement intérieur la Cour constitutionnelle, «dans le sens d’une réduction du quorum de réunion et de décision à 3 juges (au lieu du minimum de 7 juges comme prévu par l’article 90 de la Loi organique et l’article 30 du règlement intérieur de la Cour) ». Pour l’IDGPA, il s’agit là d’«un nouveau complot contre la République ! »
 
La modification du règlement intérieur de la Cour Constitutionnelle aurait pour conséquence d’affaiblir terriblement cette instance judiciaire, dont le quorum de décision deviendrait si faible qu’il ôterait à ses neufs magistrats non seulement leur indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif, mais aussi leur rôle de sentinelles des lois, des textes réglementaires et des décisions administratives au sein de la nation, craint le professeur André Mbate, cité par Le Phare.
 
Cette tentative de révision du règlement intérieur de la Cour constitutionnelle a pour objectif de doter la MP d’une institution «docile qui réaliserait en son temps son projet de référendum constitutionnel ainsi que les fraudes électorales en préparation par la CENI», suppute 7sur7.cd.

Le média reprend l’interpellation du professeur André Mbata à l’égard des 9 juges constitutionnels : «observer un devoir d’ingratitude envers ceux qui les ont nommés.»
 
Pour sa part, Actualité.cd reprend la mise en garde de l’IDGPA à propos de ce projet : «la recomposition de la Cour constitutionnelle n’est pas la bienvenue dans cette période de tension alimentée par le bras de fer entre les acteurs politiques à propos de la tenue des élections dans le délai».
 
Carburant : pas d’augmentation
 
Un autre sujet qu’aborde la presse congolaise, c’est la vente séquentielle du carburant depuis quelques jours dans les stations-services.
 
Forum des As annonce qu’il n’y aura pas d’augmentation de prix du litre de carburant dans les stations-services de la RD Congo. C’est l’accord convenu entre le gouvernement et les pétroliers, à l’issue d’une rencontre lundi 4 septembre à Kinshasa. Cependant, compte tenu des difficultés réelles d’importation qu’éprouvent les pétroliers, les deux parties ont convenu de mettre sur pied une commission technique mixte, chargée d’endiguer la pénurie de carburant dans toutes les stations-services du pays, reprend le quotidien.
 
L’équipe comprendra aussi bien les experts du gouvernement que des représentants des opérateurs économiques exploitant le secteur du pétrole. Cette commission devra siéger mardi 5 septembre, annonce Le Potentiel. Elle a pour mission de «trouver des pistes de solutions en toute responsabilité».

Des solutions qui permettront d’enterrer la hache de guerre entre pétroliers et gouvernement, estime le ministre de l’Economie, Joseph Kapika, qui se réfère au livre de l’Ecclésiaste : «il y a un temps pour tout, un temps pour faire la guerre et un temps pour se réconcilier. Maintenant, nous venons de signer la paix.», peut-on lire dans Le Potentiel.