Coupures d’internet en RDC: les ONG menacent de saisir la justice

Huit ONG des droits de l’homme basées dans le Haut-Katanga accusent les compagnies de télécommunications de jouer le jeu du pouvoir au détriment des intérêts et droits de leurs clients. Dans un communiqué de presse publié jeudi 15 février, ces ONG condamnent les coupures fréquentes d’internet  « pour des raisons politiques»  et menacent de saisir la justice pour que toutes les victimes de ces coupures soient rétablies dans leurs droits. 

«Empêcher la population d’accéder à l’internet constitue une violation des droits de l’homme», estime un des signataires du communiqué, Hubert Tshiswaka, de l’Institut  de recherches en droits humains.

Ces ONG disent avoir « constaté que ces entreprises sont en train de se comporter comme si elles étaient des alliées des partis au pouvoir plutôt que de défendre les intérêts de leurs clients. »

Elles dénoncent ce comportement qui ne protège pas suffisamment les droits des Congolais. Hubert Tshiswaka fait même état d’une démarche visant a saisir la justice :

«Nous dénonçons par la voie de presse. Nous dénonçons devant ces entreprises elles-mêmes pour qu’elles puissent changer d’attitude. Deuxièmement, nous assignons ces entreprises en justice. Nous avons déjà un collectif d’avocats, qui sont prêts à défendre les intérêts des victimes. Troisièmement, nous allons porter plainte devant le mécanisme de l’OCDE dans les pays d’origine de ces entreprises».

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L’accès à internet et aux SMS avait été bloqué samedi 20 janvier à 23 heures, la veille du jour prévu par le Comité laïc de coordination (CLC) pour marcher afin de réclamer l’application intégrale de l’accord du 31 décembre 2016. Cette mesure avait été prise par le gouvernement congolais pour «des raisons de sécurité».

Ce blocage d’accès à internet et SMS avait fait perdre aux commerçants du secteur environ 10% de leurs chiffres d’affaires quotidiens, avait dénoncé la Fédération des entreprises du Congo (FEC). La mesure avait préjudicié principalement les secteurs comme ceux des banques, du tourisme, des agences de voyages en ligne, les vendeurs des véhicules en lignes et les détenteurs des sites de marketing sur internet.

Les autorités congolaises avaient ordonné une coupure similaire dans la nuit du samedi à dimanche 31 décembre 2017, coïncidant avec une autre marche initiée par le CLC.

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