Le Phare : « Herman Cohen exhorte la CPI à acquitter Jean-Pierre Bemba »

Revue de presse du jeudi 31 mai 2018.
 
Le verdict du procès du sénateur Jean-Pierre Bemba est attendu le 8 juin prochain. Avant le jour-j, la lettre de l’ancien diplomate américain Herman Cohen adressée à la Cour pénale internationale (CPI) captive l’attention des médias congolais parus jeudi 31 mai.
 
Le Phare reprend quelques lignes du contenu de cette lettre : « Je vous écris en ma qualité d’ancien diplomate américain aux affaires africaines. J’ai suffisamment travaillé durant ma carrière sur la RDC et j’ai pu travailler avec la plupart de leaders politiques congolais dont Monsieur Jean-Pierre Bemba. Je crois que le procès Bemba a porté sur les crimes commis en RCA et le verdict rendu en son temps me parait également correct. Mais le verdict final qui sera rendu le 08 juin prochain doit être considéré comme étant une fin de la punition qui lui a été infligée quant à ce, et qu’il devrait enfin recouvrer sa liberté en vue d’assumer son leadership politique en ce moment où la RDC traverse une crise politique qui ne dit pas son nom».
 
Dans sa letter lue par Le Phare, Herman Cohen estime que Jean-Pierre Bemba « est reconnu coupable de négligence, pour n’avoir pas pu, à temps, prendre des dispositions en vue de contrôler ses troupes engagées dans le théâtre des opérations en Centrafrique ».

« Ce qui paraît une erreur grave. Mais il n’est pas prouvé, au-delà de tout doute raisonnable de sa responsabilité personnelle dans la commission des crimes ou d’avoir eu de contrôle effectif sur les troupes engagées au front », écrit-il.
 
“Verdict du 8 juin prochain. Bemba : libération ou prison ?”, s’interroge La Prospérité. En analysant le contenu de la lettre, cela est possible, estime le quotidien qui résume cette missive en un appel de Cohen à Fatou Bensouda : « Libérez Bemba, la RDC a besoin de lui ».

Pour M. Cohen, Jean-Pierre Bemba a un rôle évident à jouer dans cette période préélectorale avec un gouvernement en place qui, à son avis, entend tout faire pour « pourrir » les élections.

« Il est demeuré suffisamment longtemps derrière les barreaux », écrit l’Américain dont les propos sont repris par La Prospérité. Pour le tabloïd, le retour du dossier Bemba au-devant de la scène à moins de six mois de la tenue des élections en RDC, toujours annoncées pour le 23 décembre, rebattrait évidemment les cartes.

L’homme n’a rien perdu de son aura dans l’ouest du pays et même si sa condamnation doit l’empêcher de se présenter à la magistrature suprême, sa seule libération en ferait une pièce maîtresse sur l’échiquier politique.
 
Emprisonné depuis plus de 10 ans à La Haye, Bemba a été reconnu coupable de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage). Ces crimes ont été commis lors de l’opération menée en République centrafricaine du 26 octobre 2002 ou vers cette date jusqu’au 15 mars 2003 par un contingent du Mouvement de Libération du Congo (MLC). Il a été condamné en première instance à une peine de 18 ans de prison, rappelle pour sa part Politico.cd
 
Libéralisation des télécommunications
 
C’est donc la fin du monopole de l’ex-OCPT : Emery Okundji confirme la libéralisation du secteur, annonce 7sur7.cd
Pour le ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la communication (PT-NTIC), le libéralisme est une bonne chose, écrit le média en ligne. Le ministre Emery Okundji a assuré aux sénateurs que la concurrence va renflouer les caisses de l’Etat.
 
Avec un peu plus de détails, Le Potentiel renseigne par exemple que la question sur la suppression du monopole de l’exploitant public au profit de la concurrence trouve sa réponse par le fait que les TIC exigent des États d’importants investissements qui ne peuvent être possibles qu’avec l’apport des capitaux privés. Et c’est dans le but d’atteindre cet objectif, que plusieurs Etats ont libéralisé ce secteur en mettant fin au monopole qu’ils ont autrefois détenu dans son exploitation, ajoute le quotidien, qui assure que la Société congolaise des postes et télécommunication ne disparaitra pas avec le nouveau projet de loi sur les télécommunications.
 
Devenue société commerciale, la SCPT devra continuer à détenir le backbone national en fibre optique et à fournir les services correspondants. Elle devra également tout mettre en œuvre pour réactiver d’autres secteurs de ses activités présentement aux arrêts telles que celles de la téléphonie fixe, affirme le ministre.
 
Dans le secteur minier, Zoom-eco.net fait écho du « Plan B » du G7 minier, face à l’attitude de Martin Kabwelulu, « resté de marbre ».

Le média présente ainsi le plan B clairement signifié au gouvernement congolais : « en tant qu’industrie, nous tenons à souligner le caractère critique de la situation. Si les questions que nous avons soulevées et répétées à maintes reprises ne sont pas traitées conformément à nos accords, nous nous verrons forcés de recourir à des moyens juridiques pour protéger nos droits, tant ceux qui nous sont acquis que ceux qui nous sont accordés en vertu de l’article 276 du Code minier de 2002, ceux découlant de diverses conventions et garanties de l’Etat et des accords d’investissements bilatéraux, ainsi que ceux garantis par la Constitution de la RDC ».

Que réclame ces entreprises minières ? Dépêche.cd indique que ces dernières disent être particulièrement préoccupées par le fait qu’elles n’ont pas été en mesure de rencontrer le ministre des Mines pour discuter et débattre d’une solution mutuellement bénéfique aux questions qui revêtent une importance capitale en ce qui concerne l’application de la loi de 2018 récemment promulguée. Cette loi n’est pas totalement acceptée par les opérateurs miniers, qui pensent qu’elle ne leur est pas bénéfique.
 
Ces entreprises minières s’indignent du fait qu’il n’y ait eu aucun engagement par le ministre de tutelle ni par aucun des représentants qu’il a désignés pour répondre à leur propositions ou préoccupations à la suite des instructions expresses du président de la République et accepter par le ministre lui-même lors de la réunion du 7 mars 2018, ajoute le média en ligne.

« Nous n’avons reçu aucune réponse écrite à notre proposition ni à nos treize correspondances officielles transmises aux bons soins de vos services et à la commission sur le même sujet, lesquelles ont soulignées les insuffisances matérielles de la loi de 2018 en ce qui concerne les droits acquis découlant du code de 2002 et des conventions minières, de même que nous n’avons pas reçu de réponse à une note technique décrivant les déficiences liées à l’élaboration et la formulation de cette loi », s’indignent ces entreprises minières œuvrant en RDC à travers cette lettre consultée par Dépêche.cd