Cas-info.ca : Kengo s’émancipe du FCC : « Cette charte ne veut pas dire qu’on doit soutenir obligatoirement Shadary »

Revue de presse du mardi 21 août 2018.

Les journaux congolais parus mardi 21 août relayent principalement l’interview du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, accordée à Radio France internationale (RFI).

Le président du Sénat prend ses distances d’avec le candidat de la Majorité à la présidentielle du 23 décembre 2018, rapporte Cas-info.ca,. Même s’il est signataire de la charte du Front Commun pour le Congo (FCC), le président du Senat ne se sent pas pour autant obligé de soutenir Emmanuel Shadary.

S’exprimant sur RFI à propos de son choix d’adhérer à cette nouvelle plateforme présidentielle, l’ancien premier ministre de Mobutu a déclaré : « J’ai signé pour donner à cette charte une crédibilité. Cette charte ne veut pas dire qu’on doit soutenir obligatoirement Shadary »,a-t-il dit d’un ton ferme. « Je suis un homme libre », a ajouté Leon Kengo dont les propos sur RFI sont relayés par Cas-info.ca.

Le président du Sénat se dit aussi contre l’idée d’un parti unique, renchérit Actualité.cd

« Il ne faut plus faire ça. Nous devons laisser les candidats et les partis libres », a-t-il poursuivi, tout en plaidant pour la participation de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba au scrutin présidentiel.

S’agissant des démêlés judiciaires du président du TP Mazembe avec la justice congolaise, Léon Kengo signale que ce sont des faits politiques, poursuit 7sur7.cd

« Mon souhait le plus clair, c’est que tout le monde se présente. Et comme il a été condamné, qu’il demande au président de pouvoir l’amnistier, parce qu’il n’est pas en prison, donc il ne peut pas bénéficier de la grâce, la seule possibilité qu’il reste, c’est de bénéficier de l’amnistie », souligne Léon Kengo.

Pour 7sur7.cd, il s’agit donc là, d’un soutien de taille dont vient de bénéficier Moïse Katumbi, qui n’a pas pu déposer sa candidature dans le délai réglementaire, fixé par la CENI, à cause de ses soucis avec la justice congolaise.

Outre Katumbi, Jean-Pierre Bemba a aussi bénéficié du soutien de Kengo, qui veut que les élections soient inclusives, complète Politico.cd.

Le média en ligne présente le président du Sénat comme un « juriste chevronné et ancien procureur général de la République du temps du président Mobutu ». « Il est condamné pour subornation de témoin. Si les faits principaux pour lesquels il est poursuivi sont considérés comme non établis, la subornation de témoin est une infraction auxiliaire », argumente Kengo dans la même interview sur RFI que relaie Politico.cd.

Pour Léon Kengo donc, Jean-Pierre Bemba est éligible à la prochaine Présidentielle, conclut Politico.cd.

« Nul n’est au-dessus de la loi », écrit L’Avenir dans sa tribune qui porte la plume d’un analyste identifié par les initiales KM et qui cible le candidat Bemba.

Pour cet analyste, il est inconcevable que l’on continue à réclamer un État de droit, et de soutenir, en même temps, tous ceux qui ne veulent pas respecter les lois de la République démocratique du Congo.

« A l’instar du Président Joseph Kabila, toutes les autorités devraient assumer leurs responsabilités, en plaidant en faveur d’une application stricte des lois au pays.  Face à un fléau comme la corruption, et devant les personnes qui en sont définitivement condamnées, il est anormal de défendre des intérêts mesquins et partisans. Dénoncer, au contraire, réveillera chez les jeunes un sentiment patriotique », estime cet analyste.

La Prospérité reprend la même tribune et scrute le fait que Jean-Pierre Bemba se soit empressé de venir à Kinshasa pour y déposer sa candidature n’est pas le fait du hasard.
« Il s’agit là de la mise en œuvre d’une stratégie concoctée à l’aide des officines étrangères qui s’évertuent à vouloir affaiblir la République Démocratique du Congo.

L’objectif de ce schéma est de piéger notre pays en plaçant à sa tête, un Président de la République notoirement immoral et donc, faible, qui ne tiendrait son pouvoir que de la force de quelques complices situés dans les hautes sphères de la finance internationale », pense le journal.

Pour Forum des As, la corruption est une des conditions d’inéligibilité. Citant le même analyste, le journal estime qu’il va sans dire que « nous ne bâtirons pas un État de droit, nous ne respecterons pas le principe de la justice si notre exigence du respect de ces deux concepts clés s’arrête au niveau du Président de la République. Bien sûr que l’exemple doit venir d’en- haut, mais le respect de la loi concerne tout le monde. »

Dans un autre registre, Le Phare renseigne que la Commission électorale nationale indépendante(CENI) se trouve déjà en possession de la liste des personnalités congolaises coupables du port de la double nationalité, laquelle avait déjà été évoquée par le ministre de la Justice dans sa correspondance du 15 août 2018 adressée au Procureur Général près la Cour de Cassation.

Selon l’esprit de cette lettre, la commission électorale devrait s’employer, sans tarder, à invalider les candidatures aux élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, de tous les « binationaux » signalés sur cette liste noire. Quant au PGR près la Cour de Cassation, il devait s’en saisir pour enclencher des poursuites judiciaires contre les concernés, croit savoir le tabloïd.