Double nationalité : « La CENI ne doit pas se faire instrumentaliser par un ministre », dénonce Jacques Djoli

S’exprimant mardi 21 août sur la question de la double nationalité, le sénateur Jacques Djoli estime que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne doit pas se faire instrumentaliser par un ministre. « Ça c’est corrompre le processus électoral », pense-t-il.

Pour Jacques Djoli la Commission électorale ne peut pas non plus se substituer au tribunal pour trancher sur la nationalité des candidats aux élections et chercher à les exclure du processus. « C’est un travail des juges du contentieux », dit-il.

Selon le quotidien kinois Le Phare, la CENI se trouve déjà en possession de la liste des personnalités congolaises ayant une double nationalité. Une liste que le ministre de la Justice avait adressée le 15 août dernier au Procureur général près la Cour de Cassation.

Avec cette liste, poursuit le tabloïd, la CENI devrait invalider les candidatures aux élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, de tous les « binationaux ». La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue en concurrence avec une autre nationalité.

Jacques Djoli estime que « la CENI ne peut pas se transformer en tribunal ou recevoir une liste d’un ministre. »

« C’est devant les Cours et tribunaux qu’on devra démontrer qu’une personne n’a pas la nationalité congolaise. La CENI étant une entité administrative vérifie la recevabilité et l’éligibilité sur base des pièces versées dans le dossier du candidat », explique-t-il.

Jacques Djoli indique que les pièces sont fixées par les mesures d’application de la CENI.

« Il n’appartient à personne, encore moins à un ministre d’envoyer une liste sortie des services spéciaux pour éliminer un candidat. Pour le cas du président de la République, la pièce exigée c’est entre autres le certificat de nationalité que le ministre doit lui-même délivrer », ajoute le sénateur, qui appelle au respect de l’intégrité de la CENI.

Radio Okapi a tenté en vain d’avoir la réaction de la CENI.
 
 

Lire aussi sur radiookapi.net: