Invalidation de Jean-Pierre Bemba : « Décision de la légalité et de l’éthique », selon André Atundu

L’arrêt de la Cour constitutionnelle de la RDC invalidant la candidature de Jean-Pierre Bemba est une « décision en faveur de la démocratie, de la légalité et de l’éthique dans la vie politique ». Le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André Alain Atundu l’a affirmé mardi 4 septembre dans une interview accordée à Radio Okapi.

Dans son arrêt rendu lundi 3 septembre, lors d’une audience sur le contentieux électoral, la Cour constitutionnelle a notamment déclaré inéligibles à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, qui est de ce fait définitivement écarté de la course.

Pour André Alain Atundu, cet arrêt n’a fait que conforter ses analyses qu’il avait faites sur l’inéligibilité du sénateur Jean Pierre Bemba.

En effet, le porte-parole de la MP estimait que le sénateur Bemba, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) des crimes de guerre et crimes contre l’humanité n’était pas éligible pour avoir été condamné dans une autre affaire de subornation de témoins.

« Je ne suis pas partie prenante à la Cour. J’ai fait une analyse d’intellectuel et de politique pour conforter l’opinion de ne pas s’engager sans raisons valables. Je suis heureux que la Cour ait conforté mon opinion », se réjouit André Atundu.

Il indique que l’arrêt de la Cour constitutionnelle invalidant Jean-Pierre Bemba est « un acte judiciaire qui n’a rien avoir avec la politique ».

« Les politiciens donnent leurs points de vue qui sont des prétentions et la Cour rend le droit et la justice. C’est ce qui est arrivé », explique-t-il.

Il appelle tous les concurrents qui peuvent faire concurrence au candidat du Front commun pour le Congo de le faire « dans le respect de la loi ».

Schéma de l’exclusion

En dehors de Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito est aussi éliminé de la course à la présidentielle. La Cour constitutionnelle a estimé qu’il existe un conflit d’intérêt entre l’ancien Premier ministre et le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) dont il a démissionné tout en conservant le siège qu’il a obtenu à l’Assemblée nationale sous le label de ce parti.

Commentant ces décisions, la Nouvelle société civile congolaise, dit ne pas être surprise.

D’après son coordonnateur national, Jonas Tshiombela, le schéma de l’exclusion des ténors de l’opposition au processus électoral ne va pas garantir la paix en RDC.

« Nous ne sommes pas surpris par ce schéma de la Cour constitutionnelle. Nous devrions plus travailler sur la crédibilité et ‘’l’inclusivité’’du processus électoral. Mais nous sommes en train de voir comment certains acteurs sont en train d’être écartés par l’instrumentalisation de la justice. Ce qui ne vas pas nous faire déboucher sur des élections crédibles, inclusives et paisibles », craint Jonas Tshiombela.

Ecouter Jonas Tshiombela dans cet extrait sonore (1’1’’).

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