Le ministre de la Justice visite l'ex-prison de Makala

Cette visite a eu lieu ce jeudi. L’objectif, selon le ministre Minsay, était de se rendre compte des conditions de détention et de voir comment décongestionner la plus grande maison carcérale de la capitale, rapporte radiookapi.net

L’hôte de CPRK (Centre de prévention et de rééducation de Kinshasa) s’est lui-même rendu compte de la réalité du lieu. D’une capacité de 1500 personnes, l’ex-prison de Makala héberge à ce jour plus de 4000 détenus. Parmi eux, plus de la moitié n’ont jamais été condamnés par un tribunal. Ils sont retenus à titre préventif.

C’est le cas au pavillon des femmes et au pavillon 11 où sont hébergés prisonniers politiques et militaires. Chez les prisonnières, le ministre a constaté que le dortoir conçu avec une capacité d’accueil de 75 personnes, en reçoit actuellement plus d’une centaine. Parmi elles, une trentaine seulement ont été jugées et condamnées. Cette promiscuité est à la base de nombreuses maladies dues aux mauvaises conditions sanitaires.

A cette promiscuité, s’ajoute le manque de nourriture pour les prisonniers. Les 17 francs congolais, soit un peu moins de 0.1 dollar US d’allocation alimentaire que le gouvernement dispose par prisonnier et par jour ne suffit même pas pour l’achat d’un pain.
Au pavillon 11 où la presse qui a accompagné le ministre a été soumise à des restrictions (pas de caméra ni de téléphones, pas de dialogue avec les détenus), il s’est avéré que certains prisonniers sont là depuis 2004 sans être jugés.
Parmi ces derniers, une soixantaine des soldats de la garde présidentielle, ayant fait partie du bataillon dirigé par le major Erick Lenge. Cet officier des Fardc était accusé d’être à la base d’un coup d’état manqué le 11 juin 2004 à Kinshasa. Ces soldats dont la plupart serait venue de la partie Est de la RDC ont déclaré ne bénéficier même pas de droit de visite.
Notons toutefois que certains prisonniers bénéficiant d’un traitement de faveur, peuvent cultiver des potagers ou exercer des commerces dans l’enceinte de la prison pour subvenir à leurs besoins alimentaires.

A l’issue de sa visite, le ministre Georges Minsay a décidé la création d’une commission pilotée par son ministère et dont la mission sera d’étudier les dossiers de chaque prisonnier afin de pouvoir libérer ceux qui sont détenus de manière arbitraire et illégale.