Lubumbashi : la nouvelle autorisation de bâtir pose problème

Quelques bâtiments de Lubumbashi

Quelques bâtiments de Lubumbashi

Des réactions sont nombreuses dans la ville depuis l’annonce de la nomenclature de la taxe sur l’autorisation de bâtir. Des propriétaires des chantiers trouvent cette taxe trop élevée et la considèrent comme un frein au développement du pays et de la province. Mais pour le ministre provincial des Infrastructures, c’est le prix à payer pour la modernisation du Katanga , rapporte radiookapi.net

Un entrepreneur réagit en ces termes : « Quand est –ce que j’aurai 1000 dollars pour payer le m2 ? Comment peut-on parler de la reconstruction si eux-mêmes les acteurs qui animent les 5 chantiers du Chef de l’Etat commencent à freiner ? Alors, autant que Moïse Katumbi et ses ministres construisent pour tout le monde. C’est impensable. Un enseignant qui cherche qu’on le classifie et que les accords de Mbudi s’appliquent très bien, il n’aura même pas 500 dollars et vous lui demandez 2% du coût de la reconstruction. Il est en train de se débrouiller ici et là…On a kidnappé la population, la province, alors on les laisse faire »

Le ministre provincial des Infrastructures, Transport et Urbanisme reconnaît que la nouvelle taxe est élevée par rapport aux anciennes que les Katangais avaient l’habitude de payer jusque là. Fridolin Kasweshi estime toutefois que c’est le prix à payer si le Katanga veut se doter des infrastructures dignes d’une province moderne, mais aussi s’il veut avoir les moyens de les entretenir. Pour lui, c’est le seul moyen de mettre en marche le développement durable : « C’est trop d’argent par rapport à ce qui était demandé avant. Les mécanismes qui ont été mis en place, en fait, n’imposent qu’un maximum de 2% de l’investissement réalisé, c’est-à-dire que là où quelqu’un a construit une maison qui a coûté par exemple 100 000 dollars, le 2% qu’on demande c’est 2000 dollars. Est-ce qu’il n’est pas normal qu’on demande à quelqu’un de payer 2% pour qu’on lui garantisse la route, alors dans les meilleures conditions, l’électricité, l’eau potable et les ouvrages d’assainissement qui vont finalement faciliter l’accès, qui vont améliorer son environnement, le confort, qui vont permettre aussi à ces ouvrages de se maintenir dans le temps parce que les eaux vont être bien drainées, ainsi de suite… Je pense qu’il est temps que le Congolais commence à réfléchir en termes de développement durable, d’investissements collectifs plutôt de considérer qu’on peut se mettre dans une tour d’ivoire et se moquer de tout ce qui se passe juste autour »