Expulsion des Congolais :le député Vuemba demande la fermeture des frontières

Jean-Claude Mvuemba

Jean-Claude Mvuemba

Le député de l’opposition Jean Claude Vuemba a demandé au gouvernement congolais de fermer les frontières du Bas Congo et du Katanga avec l’Angola, ce mercredi à Kinshasa, au cours d’une conférence de presse. Jean Claude Vuemba restituait sa dernière visite au Bas Congo. Au cours de celle-ci, il dit avoir assisté au retour des Congolais expulsés d’Angola, rapporte radiookapi.net

Jean Claude Vuemba encourage le gouvernement congolais à porter la question des expulsions mutuelles des ressortissants congolais et angolais auprès des instances de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (Sadc). Organisation régionale à la quelle appartiennent les deux pays. Le député Vuemba déplore les violences commises par les forces angolaises sur les Congolais expulsés d’Angola. Concernant l’opération d’expulsion des Angolais lancée depuis lundi dans la province du Bas Congo, Jean Claude Vuemba affirme que l’Angola a déployé sa police le long de la frontière avec la RDC pour empêcher le retour dans leur pays des Angolais expulsés du Bas Congo. Toute fois, il encourage la Direction générale des migrations (Dgm) à poursuivre l’opération.

50 ressortissants angolais ont été reconduits au poste frontalier de Lindu ce mercredi selon des sources à Moanda. A Matadi, les services de la Dgm, sous la supervision de la mairie de cette ville, poursuivent l’expulsion des Angolais en situation irrégulière dans le village Tshimpi où vit une forte communauté angolaise. La même opération s’effectue à Lukala, Mbanza Ngungu, Kimpese et Tshela, des villes de la province du Bas Congo.
La Dgm Matadi a expulsé 83 Angolais en situation irrégulière mardi. Le même jour, du côté angolais, on a expulsé des Congolais de la province du Cabinda. Leur nombre n’a pas été révélé.

Situation humanitaire dégradante rnCes expulsions s’accompagnent des violences selon de nombreux témoins. La situation humanitaire devient préoccupante. A ce propos, une mission humanitaire inter-agences des Nations unies et d’autres organisations humanitaires se rendra cette semaine au Bas Congo. Objectif : faire l’état des lieux de la situation des expulsés de l’Angola à Moanda et à Tshela. La Représentante du bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) l’a annoncé ce mercredi à Kinshasa. Selon Séverine Flores, Ocha a recensé la semaine passée plus de 18 000 expulsés Congolais d’Angola arrivés au Bas Congo dont 16 000 sont arrivés au cours de deux derniers mois. Séverine Flores a réitéré l’appel du Coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC pour résoudre cette question d’expulsions mutuelles des Congolais et des Angolais. Ross Mountain avait appelé les deux gouvernements à discuter. Une commission mixte RDC-Angola est même déjà mise sur pied à ce sujet. Pourtant sur terrain, des actes des violences sont encore signalés.

Interrogé par radiookapi.net ce mercredi, Denis Kalume, ancien ministre congolais de l’Intérieur, exhorte les gouvernements congolais et angolais à privilégier la cohabitation pacifique des peuples. Il estime que la voie la mieux indiquée pour résoudre ce problème consiste à respecter les textes qui existent, notamment sur le recensement des populations et le rapatriement des peuples en respectant les exigences humanitaires.

En revanche, certains analystes politiques congolais sont sceptiques à la résolution pacifique de ce conflit. Ils pensent plutôt que le rapport des forces penche du coté angolais, faisant valoir le fait que beaucoup d’instructeurs militaires angolais sont au Bas Congo pour former les militaires congolais.