Masisi : la société civile exige le recrutement de la main d’œuvre locale par les ONG

La société civile du territoire de Masisi demande à l’autorité provinciale de suspendre les activités des organisations non gouvernementales internationales (ONGI) œuvrant dans ce territoire. Les délégués de cette structure citoyenne ont barricadé, lundi matin, la route à ces ONG au niveau de la cité de Sake. Cette cité constitue l’entrée du territoire de Masisi. Ils protestaient ainsi contre l’importation de la main d’œuvre employée par ces ONG internationales, rapporte radiokapi.net

La société civile de Masisi veut un compromis avec les ONG avant de leur autoriser de poursuivre leur travail sur le terrain. A en croire les manifestants, tous les cadres employés par ces ONG sont recrutés en dehors du territoire de Masisi au détriment des ressources humaines locales de Masisi, pourtant disponibles. Même, les emplois comme ceux des huissiers et des nettoyeurs ne sont pas confiés aux originaires, se sont-ils plaints.
Outre cette revendication, cette société civile souhaite que les ONG internationales qui œuvrent dans ce territoire consultent la population avant de sélectionner les projets à exécuter localement. Des fonds considérables sont affectés aux projets qui ne répondent pas directement aux besoins prioritaires de la population, ont déclaré quelques délégués de la société civile de Masisi à radiookapi.net

« Je prends l’exemple d’une toilette. C’est trop aberrant, lorsqu’une toilette a été construite à Masisi, vous allez trouver toute une délégation d’Ocha (bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires) appuyée par presque toutes les ONG avec une délégation du gouvernement provincial qui arrivent inaugurer une toilette. C’est étonnant, on est entrain d’injurier la population de Masisi et la population de Masisi dit non », a affirmé un manifestant en colère.
Le chef de bureau d’Ocha à Goma, Estéban Sacco, a rencontré les manifestants à Sake. Il a promis d’organiser une rencontre avec les ONG internationales œuvrant à Masisi pour trouver un compromis. Estéban Sacco a aussi demandé aux manifestants de lever les barricades sur la route de Sake pour permettre aux ONG internationales de travailler en attendant leur rencontre. Un appel qui n’a pas été entendu par les manifestants, visiblement peu disposés aux concessions.